Il n’a décidément pas l’âme d’un loser, Patrick Balkany. Sous le coup d’une peine d’inéligibilité de dix ans, l’ancien maire de Levallois (1983 – 2020) espère bien reprendre quand même ses fonctions de premier magistrat de sa ville aux prochaines municipales, en mars 2026. Il sera fixé le 5 novembre prochain, quand la cour d’appel de Paris rendra sa décision, après l’audience, inaccessible au public, qui s’est tenue ce mercredi.
Devant la cour d’appel, Patrick Balkany a défendu la levée de cette interdiction de se présenter à la moindre élection. « Dix ans d’inéligibilité, c’est le maximum, ça fait déjà six ans. Je pense qu’on peut me donner une chance… C’est ce que j’ai dit aux juges », confie-t-il après l’audience, depuis Levallois, où il ne manque jamais de s’arrêter à une terrasse. « Tout le monde sait tout de mon procès, et je ne peux pas faire un pas à Levallois sans qu’on me demande de revenir », ajoute-t-il.
« J’ai un plan B »
Clairement, si la cour d’appel se prononce pour « le relèvement » de sa peine d’inéligibilité, Patrick Balkany, âgé maintenant de 77 ans, sera candidat. Si ce n’est pas le cas, « j’ai un plan B : je serai le soutien d’un candidat », annonce-t-il. Autrement dit, d’une manière ou d’une autre, « il y aura une liste Balkany ».
S’il a défendu sa cause ce mercredi, c’est parce que le tribunal correctionnel a rejeté sa demande en première instance en février 2025. « La gravité des faits » pour lesquels il a été condamné en appel à trois ans de prison pour fraude fiscale et quatre ans et demi pour blanchiment de fraude fiscale, et l’importance de la dette fiscale avaient alors convaincu les juges de ne pas réduire la durée de l’inéligibilité. Sans surprise, Patrick Balkany avait fait appel.
« Tourner la page »
Le premier des arguments avancés par la défense de l’ancien maire de Levallois, assurée par Me Robin Binsard, c’est le caractère « inédit » de cette peine complémentaire. « C’est absolument sans précédent, jamais un élu n’a été interdit d’affronter les urnes pendant une décennie », développe l’avocat, qui a produit un tableau mentionnant la durée de l’inéligibilité prononcée à l’encontre des personnalités politiques : « cinq ans maximum ».
Me Binsard a également plaidé que l’infraction qui vaut condamnation à son client « n’a pas été commise dans le cadre de ses mandats de maire et député » et qu’il n’a donc « jamais détourné d’argent public ». Pour lui, « après douze mois de prison, vingt mois de bracelet, il est temps de tourner la page ».