Le président du Medef, Patrick Martin, à Paris, le 28 août 2025. Le président du Medef, Patrick Martin, à Paris, le 28 août 2025. THIBAUD MORITZ/AFP

Patrick Martin aurait aimé que les représentants des chefs d’entreprise soient aussi unis que les syndicats, qui ont défilé – ou avaient prévu de le faire –, jeudi 2 octobre, à travers la France. Mais le président du Medef n’arrive pas à orchestrer une aussi jolie mise en scène pour son propre camp. Ses initiatives et déclarations aboutissent même au résultat inverse : celui de la zizanie patronale.

Alors qu’il a invité les mouvements d’employeurs à participer à un « énorme meeting », le 13 octobre à l’Accor Arena de Paris, afin de faire entendre leur voix, deux actrices de premier plan seront absentes : la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui a annoncé, mardi 30 septembre, qu’elle passait son tour, et l’Union des entreprises de proximité (U2P), dont la défection était déjà connue. Pour des raisons de forme et de fond, ces organisations se démarquent de leur « grande sœur », en lui signifiant qu’elles ne sont pas à sa botte.

Si l’idée d’un tel rassemblement a surgi récemment – le 13 septembre, dans un entretien accordé au Parisien par M. Martin –, elle exprime une inquiétude et une colère qui bouillonnent depuis le début de l’année. De nombreux patrons sont dans cet état d’esprit car l’économie tricolore est chancelante, plongée dans un épais brouillard à cause de l’instabilité gouvernementale. Et pour couronner le tout, le budget de l’Etat pour 2025, promulgué à la mi-février, soutire plus d’argent aux entreprises, par le biais – en particulier – d’une contribution exceptionnelle réclamée aux grands groupes.

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