Chèvres et assurances : la reconversion de l'ancien capitaine du XV de France n'a pas été de tout repos

L’ancienne star du rugby français a eu du mal dans sa reconversion.

Changer de vie lorsqu’on a été un sportif de haut niveau n’est pas forcément chose aisée. Catégorisé voire catalogué comme sportif, il faut savoir faire rapidement sa place dans un autre registre et prouver qu’on est capable d’autre chose. Mais heureusement, les regards changent rapidement car la carrière d’un sportif est éphémère et la vie qui suit est généralement bien plus longue.

Pour Louis Picamoles, ancienne gloire du rugby tricolore, qui fut capitaine du XV de France, le retour à la réalité a été difficile à vivre. L’ancien troisième ligne a décidé de se lancer dans l’agriculture dès la fin de sa carrière pour élever des chèvres à la ferme de l’Hort, en contrebas du village d’Argelliers, dans l’arrière-pays montpelliérain. Un apprentissage ardu qui ne s’est pas tout à fait passé comme il l’avait rêvé étant enfant…

« Je me levais, buvais mon chocolat et gagnais l’exploitation. J’avais le droit de traire les vaches. Je m’occupais des veaux. En revenant au Chesnay (Yvelines), je disais fièrement à mes parents : ‘Quand je serai grand, j’aurai ma ferme, mes vaches, mon tracteur, mes champs' », expliquait le jeune Louis Picamoles, à l’époque où il était encore sur les terrains.

Malheureusement la réalité du métier a rattrapé l’ancien champion de France du Stade Toulousain, au moment de passer du maillot au bleu de travail. Après avoir entamé les démarches, Louis Picamoles a finalement renoncé pour se tourner vers le secteur des assurances. Un choix auquel il s’est résolu « pour des raisons économiques, entre l’augmentation des prix, les coûts des matériaux, les taux bancaires qui ont explosé » pour les agriculteurs, comme il l’a expliqué à RMC.

L’occasion de témoigner des difficultés vécues par les agriculteurs, notamment les jeunes qui cherchent à s’installer. « On demande énormément de paperasse et de normes à respecter pour mener à bien ce projet. Quand on passe toutes ces étapes chose qu’on avait faite, on arrive face aux difficultés économiques dues au montant des travaux qui ont complètement explosé. Avec les crises successives, on a pris 30 voire 40% d’augmentation sur certains corps de métier. Je n’imagine même pas un jeune agriculteur qui voudrait avoir un projet comme le mien à taille humaine », se demande-t-il.

« Ce qui m’a fait dire ‘on arrête’, c’était cette crainte d’amener ma famille dans quelque chose qui était voué à nous mettre face à de grandes difficultés », a aussi avoué l’ancien joueur. « J’ai envie d’essayer de faire entendre cette souffrance du monde agricole et d’essayer de voir si on faut bouger les choses. Je ne suis pas un politique, c’est un monde que je découvre. Mais on va essayer de faire entendre cette pression et ressenti que peut avoir le monde rural dans son ensemble, voir si on peut essayer de faire bouger les choses », a-t-il conclu.