On ne se refait pas. Homme cultivé, humoriste raffiné, Alex Vizorek entre en scène sur la partition de Nino Rota, le musicien attitré de Fellini. C’est chic. À l’instar du réalisateur italien qui avait signé en son temps « Huit et demi », en lieu et place de son neuvième film, le comique belge lance « Deux et demi », nouveau spectacle à part. Il y abandonne l’idée de prendre un thème comme fil rouge (la culture puis la mort dans ses deux premiers seuls en scène) afin de proposer au public un vrai moment de stand-up, forme d’humour plus directe. Plus personnelle, aussi. D’autant qu’il se lance dans des salles bien plus intimes que d’habitude pour favoriser interactions et confidences.

Alors, fend-il vraiment l’armure, ce Vizo nouveau ? Après avoir assisté à sa troisième date parisienne ce mercredi soir, on peut répondre oui ! À le voir avec son joli micro de stand-uppeur dans le cadre insolite du théâtre de la Huchette (Ve) — le magnifique écrin du répertoire de Ionesco, qui ressemble presque à un comedy club avec ses quelque 90 fauteuils nichés dans le quartier Latin — on sent le plaisir immense de l’ex-chroniqueur de France Inter, passé chez RTL, à l’idée de faire fi du tralala.