Par
Léa Pippinato
Publié le
2 oct. 2025 à 18h39
Pour la troisième fois en moins d’un mois, les syndicats ont appelé à la grève et à la rue. Après les 15 000 manifestants du 18 septembre, ils étaient nettement moins nombreux ce jeudi 2 octobre à Montpellier. La mobilisation recule mais elle garde une dimension sonore et colorée. La rencontre du 26 septembre avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu n’a pas calmé les esprits. L’entretien, jugé insatisfaisant par les organisations syndicales, a renforcé leur colère. Le refus de suspendre la réforme des retraites ou de rétablir l’impôt sur la fortune a nourri la détermination des contestataires.
Le cortège est parti à 10h30 de la place Albert Ier. En tête, l’intersyndicale ont mené la marche. La foule a progressé dans les rues de la ville avant de rejoindre la place de la Comédie autour de midi.

L’intersyndicale ouvre le défilé depuis la place Albert Ier, suivis par plusieurs milliers de manifestants.
(©Métropolitain / AH)Slogans et détournements
Dans la manifestation, les pancartes se voulaient à la fois revendicatives et ironiques. « Ah ça ira, ça ira mieux quand tu partiras, Macron démission, Sarko en prison » affichait l’une d’elles. D’autres slogans rappelaient Mai 68, comme « Tu nous mets 64, on te mai 68 ». Entre drapeaux syndicaux et étendards rouges, des drapeaux issus de la culture populaire, dont ceux de One Piece, surprenaient les passants.

« Tu nous mets 64, on te mai 68 » : la pancarte provoque les sourires et rappelle la mémoire de Mai 68. (©Métropolitain / LP)

Dans le défilé, les manifestants brandissent aussi des drapeaux de One Piece, clin d’œil inattendu au milieu des banderoles syndicales. (©Métropolitain / LP)
La voix des manifestants
Sur la place Albert Ier, des militants ont utilisé des porte-voix pour relayer leurs slogans. Leurs appels résonnaient entre les immeubles et guidaient le cortège. La parole scandée prenait parfois des airs de discours improvisés.
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Les premiers slogans résonnent grâce aux porte-voix brandis en tête de cortège. (©Métropolitain / AH)Une image marquante sur la fontaine
Sur la place de la Comédie, un jeune homme a grimpé au sommet de la fontaine des Trois Grâces. Il y a hissé un drapeau palestinien, sous les applaudissements de la foule. Ce geste a marqué la journée et a concentré de nombreux regards et appareils photo.
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Place de la Comédie, un drapeau palestinien flotte au sommet de la fontaine des Trois Grâces. (©Métropolitain / AH)La musique dans la rue
Au milieu du cortège, un groupe de manifestants a sorti trompettes et tambour. Les notes s’entrechoquaient avec les slogans. Les musiciens donnaient du rythme et rendaient la marche plus festive malgré la colère de fond.

Tambour et trompettes résonnent au milieu du cortège, apportant une note festive. (©Métropolitain / AH)
Les fumigènes rouges ont coloré le parcours. Ils enveloppaient par moments les manifestants d’un voile dense.

Des fumées rouges enveloppent la rue et donnent une atmosphère de brasier. (©Métropolitain / AH)Des forces de l’ordre massivement mobilisées
Les autorités avaient prévu d’importants moyens. Deux compagnies de CRS, un escadron de gendarmerie mobile et des moyens de reconnaissance aérienne complétaient l’encadrement. Au total, 350 policiers et gendarmes étaient déployés à Montpellier. Une centaine de sapeurs-pompiers du Sdis restaient aussi mobilisés en cas de débordement.

CRS et gendarmes mobiles encadrent le défilé, épaulés par des moyens aériens de surveillance. (©Métropolitain / LP)Entre contestation et ambiance
La mobilisation a montré moins de manifestants que la précédente, mais l’ambiance restait là. Les pancartes, la musique et les fumigènes composaient un tableau animé. L’empreinte visuelle de cette journée confirme que le mouvement, même affaibli, conserve sa force symbolique.

La place de la Comédie devient un théâtre de slogans, de musique et de fumigènes. (©Métropolitain / AH)
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