A l’horizon de l’avenue des Gobelins, au cœur du XIIIe arrondissement de Paris, le dôme des Invalides complète la file indienne de ballons syndicaux. Il est 14 heures ce jeudi 2 octobre quand le cortège de la deuxième journée de grève intersyndicale s’apprête à décoller. Mais la place d’Italie est encore trop vide, on y circule avec une facilité déconcertante. Pierre (1) et Anne (1), chasubles CGT sur le dos, peinent à retrouver leurs collègues de La Poste. «Il y a moins de monde que le 18 [septembre]», constate la factrice, le regard triste. Elle préfère pointer une «mauvaise communication» qu’imaginer une fatigue des troupes, deux fois plus nombreuses il y a quinze jours selon le ministère de l’Intérieur – 24 000 personnes annoncées ce jeudi, contre 55 000 le 18 septembre.

Avec sa sono qui balance Get Lucky – le son des Daft Punk – et son cortège plutôt fourni, la CFDT apparaît plus chanceuse. Virginie, 47 ans, doit tendre l’oreille pour entendre son collègue vêtu d’une chasuble orange flashy lui détailler le