Une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 10,6 % entre 2019 et 2022 sur le territoire métropolitain. C’est le chiffre annoncé par Olivier Dehaese lors du vote pour le renouvellement du Pacte climat air énergie territorial (PCAET) pour la période 2025-2030 lors du conseil métropolitain, ce jeudi 2 octobre. Une bonne performance, se félicite le vice-président chargé du climat et de l’énergie à la Métropole, alors que le pays enregistre une baisse de 7,5 % des GES sur la même période. « On peut voir que les politiques nationales ont permis de diminuer les GES, mais aussi que nos politiques territoriales commencent à porter leurs effets, puisque l’on va plus vite qu’au niveau national. »

Réduire de 10 % le trafic routier

Parmi les facteurs déterminants qui ont contribué à ces résultats, une baisse des GES de 6 % dans le secteur des transports. Sans effet ligne B, puisque la nouvelle ligne n’a été mise en service qu’en septembre 2022. Avec l’essor du réseau express vélo (Rev), l’amélioration des infrastructures cyclables, la montée en puissance de la ligne B et la mise en place progressive des trambus à partir de 2028, la Métropole espère réduire de 10 % le trafic routier d’ici 2030.

Parmi les principaux défis, il s’agit de diminuer le recours à la voiture dans les communes éloignées de la ville-centre, où les émissions ont moins baissé qu’à Rennes et en première couronne, et de favoriser le covoiturage. « Les services alternatifs à la voiture solo peuvent être développés, oui bien sûr, mais le recours aux véhicules automobiles individuels est souvent une obligation pour de nombreux usagers, particuliers, commerçants, artisans, professionnels du transport en tout genre, a critiqué Patrick Rouillé (Libres d’agir pour Rennes). Il faut donc partir de cette réalité et qu’elle soit prise en compte dans les ambitions portées par la métropole. N’oublions pas que la décarbonation progressive des véhicules intervient aujourd’hui pour une grande part dans la baisse des émissions de GES et des polluants. »

Bilan précédent PCAET en demi-teinte

Au global, l’objectif de la Métropole est de faire baisser les émissions de 42 % d’ici 2030.

Pour y parvenir, il faudra aller au-delà de la seule question des déplacements. Le bilan du précédent plan climat est en demi-teinte. En cause notamment ? L’insuffisance de la rénovation énergétique. 6 000 logements devaient être rénovés par an à l’horizon 2025. Début 2023, Rennes Métropole atteignait seulement le millier de rénovations. Pour coller davantage à ses objectifs réajustés -5 000 logements par an- la Métropole va se joindre à une Société publique locale de « tiers financement » adossée à la Région pour aider les ménages à engager des travaux de rénovation énergétique, en plus du dispositif métropolitain Ecotravo.

Interdire les serres chauffées

Alors que les sécheresses se multiplient depuis quelques années, la consommation d’eau est également le maillon faible du précédent plan. Le nouvel objectif pour 2030 ? Réduire la consommation d’eau potable de 17 % des habitants par rapport à 2019.

Sur le plan énergétique, la Métropole veut doubler sa production locale d’énergie en déployant notamment un vaste programme de développement photovoltaïque, visant à produire 7GWh/an d’électricité. Olivier Dehaese envisage par ailleurs de trouver des pistes pour interdire le développement de nouvelles serres chauffées, grandes consommatrices de gaz.

Ces dispositions seront-elles suffisantes pour tenir l’objectif de diminution de 42 % des GES en 2030 ? Il faudra en tout cas faire face « à une politique nationale néfaste au climat », avertit Michel Demolder, maire de Pont-Péan et président de la Commission locale de l’eau.