En provenance de Brest, l’ex-Latouche-Tréville a été remorquée par la Marine nationale jusqu’à Toulon, où la coque va servir à une campagne d’expérimentations avant de partir à la déconstruction.

Partie de Brest le 19 septembre, l’ex-frégate anti-sous-marine (FASM) Latouche-Tréville est arrivée devant Toulon en fin d’après-midi, le jeudi 2 octobre. La Marine nationale a assuré elle-même le remorquage, via le détroit de Gibraltar, avec l’un de ses bâtiments de soutien et d’assistance métropolitains (BSAM). Un bon entrainement pour ce bateau, conçu pour pouvoir assister les unités de combat et, au besoin, les remorquer en cas d’avarie. 

 

L’ex-Latouche-Tréville à son arrivée devant Toulon. 

 

 

 

Désarmée en 2022, l’ancienne FASM est mise à disposition de la Direction Générale de l’Armement (DGA), à Toulon, « afin de conduire des expérimentations in situ de résistance des matériaux », indique-t-on à Mer et Marine de sources militaires. L’objectif est d’« acquérir des données précises pour recaler les simulations de résistance et de tenue des structures ».

Dans un contexte de retour aux conflits de haute intensité, la DGA et la Marine nationale se réintéressent sérieusement aux capacités de résistance des bâtiments de combat. En février dernier, la frégate Courbet a fait l’objet d’un essai de choc au large de Toulon, avec la détonation à proximité d’une mine sous-marine. Une première depuis le La Fayette, en 1995. En avril, c’est un ancien chaland de transport de matériel (CTM) qui était frappé de plein fouet, près de Toulon, par un jet ski dronisé et chargé d’explosifs dans le cadre d’un test sur les munitions navales téléopérées. Avant cela, les militaires avaient également pu apprécier, en décembre 2024, les effets dévastateurs d’une torpille lourde F21 tirée d’un sous-marin sur l’ancien aviso Premier-maître L’Her, désarmé quelques mois plus tôt et qui a fini au fond de l’Atlantique. 

L’ex-Latouche-Tréville va à son tour être mis à l’épreuve, sans que l’on connaisse encore le détail des expérimentations dont il va faire l’objet. On sait en revanche qu’il ne sera pas coulé. A l’issue de la campagne au profit de la DGA, « la coque sera reversée dans le cycle de désarmement et de déconstruction ». 

L’ex-FASM Latouche-Tréville, longue de 139 mètres pour une largeur de 15 mètres, était la plus récente des sept unités du type F70 ASM. Elle avait été mise en service en 1990. 

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