Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, a répondu à la polémique suscitée par une campagne d’affichage. Elle avouait être « choquée » par ce déferlement de haine en ligne.
« J’ai été choquée d’entendre que des personnes auraient voulu que je censure cette campagne et que j’exclue certains habitants qui n’auraient pas le droit de figurer sur les affiches de la ville de Strasbourg », confiait à Ici Alsace la maire de Strasbourg (2 octobre).
Cette dernière revenait sur la campagne d’affichage conçue dans le cadre de l’obtention du label « Ville amie des aînés » pour la Journée des personnes âgées (1er octobre).
Une affiche, en particulier, celle de Nacéra, 66 ans et voilée, avait déclenché une vague de haine en ligne. Jeanne Barseghian a appelé à respecter les habitants « dans leur diversité ». En outre, elle a défendu cette campagne et l’engagement « des personnes qui s’engagent dans des associations ou dans les ateliers participatifs sur la politiques seniors ».
Publication incendiaire
C’est un message d’Emmanuelle Brisson, ancienne candidate LR aux législatives, qui a mis le feu aux poudres. Celle qui se définit comme une lanceuse d’alerte avait fustigé cette campagne d’affichage (29 septembre) : « Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville qui tourne le dos à la laïcité. Honte à Strasbourg de financer cette propagande islamiste #Strasbourgistan ».
A gauche, l’élue socialiste de Strasbourg, Pernelle Richardot dénonçait (30 septembre) une « instrumentalisation politique de ces questions sensibles à quelques mois des élections » : « En tant que socialiste républicaine, je défends fermement l’égalité de tous nos concitoyens, quelle que soit leur origine ou leur confession (…) Ma critique porte sur la stratégie de communication en pleine campagne municipale, pas sur les personnes qui y figurent et qui méritent tout notre respect ».
Soutien et apaisement
En début de semaine, Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la maire, avait défendu la campagne d’affichage : « Toutes ces personnes sont investies dans la vie de la cité : elles œuvrent dans des associations, sont d’anciens agents publics… Faut-il qu’une Strasbourgeoise soit exclue de l’espace public parce qu’elle porte un voile ? ».
Hier (2 octobre), Olivier Faure, premier secrétaire du PS, partageait, via ses réseaux sociaux, un message d’apaisement en republiant les différentes affiches de la campagne : « Félicitations aux bénévoles engagés dans la réflexion pour une ville plus inclusive pour nos anciens. Merci à toutes et tous quelles que soient vos convictions philosophiques ou religieuses. Vous êtes la France dans ce qu’elle a de plus fraternel ».