« Au début je pensais que c’était de la rigolade. J’ai cru qu’on était le 1er avril », assure Tiavina. Son œil grimpe le long de la façade du Bazar de l’hôtel de ville (BHV) Marais, vénérable institution parisienne en bordure de la rue de Rivoli (Paris IVe), d’où entrent et sortent touristes et élégantes clientes. À l’intérieur, des chemises Lacoste à 115 euros, des sacs à main de cuir luisant sous les néons, des parfums coûteux… La jeune femme de 25 ans, élégante veste de blazer sur les épaules, fait la moue : « Faire entrer la fast-fashion dans un grand magasin aussi réputé, ça ne colle pas ! Le BHV, c’est le luxe, le haut de gamme à la française… »

Ce n’est pourtant pas de la rigolade. Le patron de la Société des grands magasins Frédéric Merlin l’a annoncé au Parisien : à partir de novembre, le BHV et cinq enseignes Galeries Lafayette en province accueilleront les tout premiers rayons permanents de la marque chinoise Shein, symbole de l’ultra fast-fashion qui ébranle déjà le marché du prêt-à-porter français.