Il ne le savait pas avant de réaliser son film, Thomas Rault le mesure aujourd’hui, il ne connaissait pas bien le Jardin des plantes, ce parc qui s’offre à nous quand on sort de la gare de Nantes, côté nord. Ou plutôt si, il le connaissait, mais de façon lointaine, comme l’on croit connaître son voisin de palier ou sa rue de toujours, sans jamais avoir pris le temps de les découvrir vraiment. Mal, donc. Et avec quelques idées préconçues.
« Ce jardin, j’ai une relation intime avec lui, j’y suis allé lors de mes premiers flirts, manger un casse-croûte à la pause déjeuner ou me ressourcer lors du confinement, mais je n’ai plus du tout le même regard aujourd’hui. » Depuis qu’il a planté sa caméra dans le cœur du Jardin des plantes, le réalisateur le découvre, et se l’approprie autrement, de façon plus profonde peut-être.
« Des anges gardiens »
Pendant un peu plus d’un an, en 2024, il s’est immergé dans le quotidien de ce jardin, avec ceux qu’il appelle « les travailleurs de l’ombre ». Des jardiniers, des élagueurs, des botanistes. « Des anges gardiens, qui ont une haute idée de la notion de service public », résume-t-il. Des hommes et des femmes aux premières loges pour observer les effets du changement climatique sur la faune et la flore et qui accompagnent le jardin dans ce combat et cette adaptation. Qui mesure, compare, évalue et dresse des inventaires.
Ils le voient vivre. Souffrir aussi. Résister aux ravages du temps et aux agressions du climat. Ils le voient aussi dans ses plus belles robes et teintes, au gré des saisons. Pendant un an, il les a suivis dans leur travail, par tous les temps. « Je n’avais pas conscience de la passion et de l’expertise de ceux et celles qui sont chaque jour au jardin. »
Sa caméra fouille la vie dans ce jardin qui fait la fierté – d’autres aussi, comme le parc de Procé, des Oblates, de la Chantrerie… – de Nantes. Il croise les habitués (plus de 2,5 millions de visiteurs par an) du jardin, « qui le fréquentent depuis des dizaines d’années et s’aperçoivent qu’ils ne le connaissent peut-être pas si bien que ça ».
Thomas Rault révèle un monde inconnu, caché ou discret, « la lutte contre une fougère invasive » ou la recherche de plantes vivaces, « moins gourmandes en eau ». Ou encore un inventaire d’abeilles sauvages. En huit épisodes, il donne surtout une furieuse envie d’aller redécouvrir, « en vrai », ce trésor végétal.
Le documentaire est diffusé à partir du dimanche 5 octobre, à 12 h 55, sur France 3, durant huit semaines. Il est disponible en intégralité, depuis le 28 septembre, sur la plateforme France.tv.