Le Premier ministre propose « la création d’une taxe sur le patrimoine financier qui ne touche pas le patrimoine professionnel ».
Sébastien Lecornu à Paris le 3 octobre 2025. ( POOL / ALAIN JOCARD )
Après avoir écarté une taxe Zucman jugée « dangereuse » pour l’économie et l’emploi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé vendredi 3 octobre avoir proposé au Parti socialiste la création d’une « taxe sur le patrimoine financier ».
« Certaines optimisations fiscales de très grandes fortunes ne sont pas défendables »
, considère le Premier ministre, selon son entourage. Il propose aux socialistes « la création d’
une taxe sur le patrimoine financier (holding) qui ne touche pas le patrimoine professionnel »
.
« Sans 49-3, le PS pourra proposer au vote la taxe Zucman, mais le gouvernement ne la soutiendra pas », a-t-on ajouté de même source.
Pas de 49.3
Le Premier ministre leur a aussi promis une mesure de pouvoir d’achat dans le budget. « Tous les scénarios sont sur la table », a encore souligné son entourage.
Sébastien Lecornu s’est entretenu avec les socialistes pendant environ deux heures, dans un rendez-vous considéré par ces derniers comme celui de la dernière chance pour éviter la censure.
Avant ses rencontres avec les oppositions, il a annoncé vendredi qu’il n’utiliserait pas l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire passer un texte -comme le budget- sans vote. Ce geste a été salué par le PS, le RN et les Écologistes, mais ces derniers le jugent insuffisant pour ne pas censurer.
À la sortie de la réunion, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé que Sébastien Lecornu a présenté
« une copie très insuffisante et à bien des égards alarmante »
sur le budget 2026, mais lui accorde « le bénéfice des prochaines heures pour réfléchir » jusqu’à sa déclaration de politique générale.
Le plan proposé par le Premier ministre au PS, en espérant que ce dernier ne le censurera pas,
« coche toutes les cases à minima »
, a déclaré Olivier Faure à la sortie de son entretien avec Sébastien Lecornu.