La nuit a été longue jeudi pour plus de 3000 passagers de l’aéroport de Munich. Il était un peu plus de 22h lorsque leurs vols ont été retardés, avant d’être annulés, en raison de drones repérés sur les lieux. Les plus chanceux de ces passagers ont pu dormir dans des lits de camp installés pour l’occasion dans les halls d’accueil. En raison de l’Oktoberfest, la fête de la bière qui se termine dimanche soir, il a été quasiment impossible de trouver des chambres d’hôtels vides dans la capitale bavaroise. Et si le trafic aérien a repris vendredi matin, les autorités avouaient ne pas encore connaître l’origine de ces drones.
Intervenant dans la foulée de ceux qui ont touché le Danemark et la Norvège, cet incident n’a rien d’inédit en Allemagne. Selon les services du contrôle aérien, les perturbations causées par les drones dans les aéroports du pays ont considérablement augmenté, passant de 99 en 2023 à 144 pour les huit premiers mois de 2025. A Francfort-sur-le-Main, la plus grande plaque tournante aérienne allemande, 35 perturbations ont été enregistrées cette année. Mais les aéroports ne sont pas les seuls visés. Plus tôt dans la semaine, des appareils volant parfois en groupe ont été repérés dans les environs de Kiel, près de la Baltique, au-dessus d’une base de la Marine, de chantiers navals où sont fabriqués des sous-marins, d’une raffinerie et d’un hôpital. Comme dans le cas danois, les enquêteurs soupçonnent un cargo circulant à proximité et appartenant potentiellement à la flotte fantôme russe d’avoir servi de plateforme de décollage.