Devant le ministère de l’Éducation nationale, à Paris, le 1er août 2025.

DANIEL PERRON / Hans Lucas via AFP

Devant le ministère de l’Éducation nationale, à Paris, le 1er août 2025.

POLITIQUE – Adieu les vacances de la Toussaint et de Noël et bonjour celles « d’automne » et « de fin d’année » ? Comme le rapporte RMC, un syndicat d’enseignant propose de laïciser ces deux périodes de vacances scolaires en changeant leurs noms.

Le FSU-Snuipp, premier syndicat d’enseignants en maternelle et élémentaire, à l’origine de cet amendement présenté mercredi au Conseil supérieur de l’Éducation (CSE), le motive car les noms de ces vacances « n’ont pas leur place sur le calendrier de l’école républicaine ».

Cette proposition a été votée à 44 voix pour et 7 contre lors du conseil, où étaient réunis syndicats d’enseignants et étudiants, représentants des personnels, d’élèves et de parents. Cette réunion visait à plancher sur le calendrier de l’année scolaire 2026-2027.

Dans un communiqué publié ce vendredi 3 octobre, le ministère de l’Éducation nationale annonce ne pas donner suite à cette proposition. Si « l’amendement a recueilli un avis favorable des membres du Conseil », « il n’a pas été retenu par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ».

Le ministère de l’Éducation a le dernier mot

Au complet, le CSE comprend 98 membres. Tous ont la possibilité de présenter des amendements aux textes présentés. Ceux-ci sont débattus en séance et, après avis, peuvent ou non être intégrés par le ministère, qui a le dernier mot.

Ce sujet de l’effacement du nom des vacances de la Toussaint et de Noël crispe en tout cas au sein même du milieu éducatif. Comme le note Le Parisien, l’UNI, syndicat classé à droite, n’a pas tardé à lancer une pétition « pour la défense des racines chrétiennes dans les vacances scolaires ». Elle aurait récolté pour le moment 7 000 signatures selon le quotidien, un chiffre non vérifiable à ce stade.

« La Toussaint et Noël font partie de notre patrimoine national et laïc. Cette proposition nous a surpris puisque ce calendrier avec ces dénominations existe depuis des décennies », s’émeut de son côté Hélène Laubignat, présidente de l’association de parents de l’enseignement privé sous-contrat, l’Apel.

« Il y a des gens qui ont du temps à perdre dans ces syndicats », ironise pour sa part l’avocat Charles Consigny sur RMC. « C’est pathétique et je ne comprends pas cette tendance à vouloir déposséder la France du peu qui lui reste. Il faut arrêter avec ces générations d’analphabètes et de laïcards. Il faut enseigner aux enfants ce qu’est la religion chrétienne, Pâques et Noël », ajoute-t-il.

À noter que jusqu’en 1974, les vacances de printemps étaient baptisées « vacances de Pâques ». À l’origine, les vacances portent des noms de fêtes chrétiennes car « elles étaient, à l’époque, très courtes et se concentraient sur quelques jours correspondant à ces célébrations. C’était l’usage commun de les dénommer ainsi ! », rembobine Claude Lelièvre, historien de l’éducation, dans Le Parisien.