L’édile de Cordemais, en ménage et septuagénaire, n’avait pas obtenu le consentement de sa partenaire, âgée d’une trentaine d’années, avant de mettre en ligne des images de leurs ébats. L’élu a annoncé faire appel.
L’exécutif local se serait bien passé de la polémique. Située sur les bords de la Loire, à mi-chemin entre Nantes et Saint-Nazaire, la ville de Cordemais est une opulente petite commune de 4000 âmes, connue pour sa centrale thermique d’EDF, censée fermer ses portes en 2027 avant d’être reconvertie en usine de préfabrication de tuyauteries nucléaires. Depuis quelques jours, le sort de ce site industriel, théâtre de nombreuses mobilisations sociales, n’est pas au centre de toutes les conversations cordemaisiennes. Une autre affaire est débattue sur les zincs comme dans les chaumières : la condamnation du maire pour diffusion d’images à caractère sexuel.
Le verdict est tombé le mardi 30 septembre, au tribunal correctionnel de Nantes. Élu en 2020, l’édile de Cordemais, Daniel Guillé (ex PS) a été reconnu coupable d’avoir diffusé en ligne un enregistrement à caractère sexuel sans l’accord de la personne. Les magistrats nantais lui ont fait écoper d’une amende de 5000 euros, dont 2500 avec sursis, avec 1000 euros de préjudice moral à verser à la victime. Âgé de 76 ans, l’élu local avait tourné quelques vidéos avec le consentement d’une amante – et de tiers présents à l’occasion – puis les a téléversés sur des sites libertins, omettant de demander le consentement de sa partenaire sexuelle, âgée d’une trentaine d’années. Daniel Guillé a annoncé faire appel, rapportent nos confrères de Ouest France . Le dossier vient cependant compromettre les plans de l’édile, jusqu’alors tenté par un nouveau mandat.
Une «faute morale»
«Tout le monde est d’autant plus choqué que le maire se présentait toujours tiré à quatre épingles lorsqu’il sortait en ville, accompagné de sa compagne. Sur une petite commune comme Cordemais, ce genre d’histoire fait jaser», commente Alexandre Barat, d’ores et déjà candidat divers-centre à l’élection municipale locale. Cet ex-président du conseil de développement de la communauté de communes Estuaire et Sillon ajoute qu’il s’agirait là, d’une «faute morale» de l’édile. «Il lui sera compliqué de continuer de reparaître sur le devant de la scène, voire de briguer un second mandat», commente cet ancien colistier de Daniel Guillé, en 2020.
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Depuis le début de la semaine, Daniel Guillé s’est ainsi fait discret à Cordemais. Mardi, lors de l’audience, l’intéressé se disait «attristé» et «désolé» par l’affaire, rapporte Le Parisien . Depuis, l’élu ne s’est pas présenté au conseil municipal du mercredi 1er octobre, laissant son premier adjoint, Thierry Gadais, prendre le relais. Fait suffisamment rare pour être relevé, la séance s’est déroulée à huis clos. La mairie de Cordemais n’a pas répondu aux sollicitations du Figaro.
L’origine de la procédure judiciaire jugée mardi, à Nantes, remontait à une plainte déposée en mai 2023 par Daniel Guillé, après ce qu’il présentait comme le vol de plusieurs chèques et la disparition subséquente d’une somme de plus de 5000 euros. L’enquête de gendarmerie a cependant pu établir qu’il s’agissait de sommes versées à son ancienne amante, affichées dans les sextapes de l’affaire, et rencontrée quelque temps plus tôt par l’intermédiaire d’un site de relation extraconjugales. Le parquet a relaxé le prévenu du chef de «dénonciation mensongère», relatif à sa plainte initiale.