En ce 3 octobre 2025, l’Allemagne célèbre la Journée de l’unité, qui marque le 35e anniversaire de la réunification du pays, après qu’il a été séparé en deux États entre 1945 et 1990 : la République démocratique allemande (RDA), à l’est, et la République fédérale allemande (RFA), à l’ouest. Alors que le pays prépare de grandes festivités auxquelles participera Emmanuel Macron en compagnie du chancelier Friedrich Merz, cette journaliste du Spiegel l’assure : Berlin doit célébrer sa réunification avec ses voisins français et polonais.

“Le mur se dressait à Berlin, mais c’est grâce à une révolution européenne qu’il a été abattu. C’est pourquoi cette journée serait une bonne occasion [pour les Allemands] de ne pas faire que se regarder le nombril”, écrit Nadia Pantel dans un article d’opinion pour l’hebdomadaire hambourgeois.

Longue méfiance française

“Il y a trente-cinq ans, ce n’est pas seulement à Magdebourg et à Brunswick que l’on s’est mobilisé, mais aussi à Varsovie et à Paris”, ajoute la journaliste rattachée au service international du magazine centriste. Et face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Europe a plus que jamais besoin d’unité, estime-t-elle.

La visite du président français et un bon signal, se réjouit Nadia Pantel. “En ce jour de fête nationale allemande, la venue d’Emmanuel Macron cette année à Sarrebruck est un événement exceptionnel. Mais pourquoi cela ?”

“Ne serait-il pas temps de célébrer le 3 octobre au niveau européen ?”

Reste que la remise en selle de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale a souvent donné des sueurs froides au personnel politique français. François Mitterrand – même après sa célèbre poignée de main avec Helmut Kohl, alors chancelier de la RFA, en 1984 – a toujours considéré son voisin oriental avec une certaine méfiance. Plus récemment, en 2019, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), avait qualifié la réunification de l’Allemagne d’“annexion” de la RDA par la RFA.

Si la journaliste reconnaît l’“ambivalence de sentiments” qui a longtemps animé Paris envers son voisin d’outre-Rhin – conséquence des trois conflits majeurs entre les deux pays entre 1870 et 1945 –, elle assure qu’il est désormais temps de se serrer les coudes et d’avancer de front. “Le 3 octobre, l’Allemagne ne devrait pas se célébrer elle seule, mais fêter ses voisins aussi, qui cinquante ans après l’agression allemande contre la France et la Pologne, ont été capables d’imaginer un avenir différent pour ce pays au cœur de l’Europe”, conclut Nadia Pantel.