Rarement une pièce d’exposition n’a autant imposé le silence au Mucem, où la présentation à la presse d’une guillotine intriguait tous les présents, ce vendredi 3 octobre au matin. En entrant dans la salle, les questionnements des uns et la curiosité des autres laissaient place à une réalité brutale : 4,50 mètres pour 800 kilos, une lame imposante surplombant une bascule tendue vers vous, comme si vous étiez condamnés à y prendre place. De l’horreur pure à l’inavouable envie d’y regarder de plus près, aucun visiteur ne pouvait rester insensible. Même s’il faut bien l’avouer, verbaliser à chaud son ressenti est difficile.
Alors on se tourne vers les mots de Robert Badinter qui, en 2010, racontait sa première « rencontre » avec cette guillotine, dont il est à l’origine de la préservation : « Quand je l’ai vue dans la cour de la Santé, sous le dais noir, avec ses grands bras maigres, dressée vers ce dais, elle avait l’air d’une espèce d’idole sanglante qui attendait sa ration de mort. Maintenant, c’est une pièce de musée. Tout est dit. »
Utilisée jusqu’aux années 70
Après avoir remporté en 1981 le combat de sa vie, celui pour l’abolition de la peine de mort, l’ancien garde des Sceaux entrera…