Le gouvernement dirigé par le président Nicolás Maduro a condamné ce jeudi l’« incursion illégale » d’avions de chasse états-uniens dans une zone sous son contrôle aérien, la veille, à 75 kilomètres des côtes vénézuéliennes, à un moment où la tension est à son comble entre les deux pays.

Après le déploiement par Washington de navires de guerre au large du pays caribéen et le bombardement de trois embarcations bâtant pavillon vénézuélien, l’administration trumpiste a fait savoir, le même jour, que les États-Unis étaient désormais « engagés dans un conflit armé » contre les cartels et les gangs « narco-terroristes ».

Une façon de justifier légalement les récentes opérations militaires visant directement le Venezuela, tout comme les possibles actions à venir, alors que Washington accuse le président Maduro d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis.

Utilisant ce prétexte, les États-Unis ont ordonné à la mi-août un déploiement militaire dans le sud des Caraïbes, ne mobilisant pas moins de 4 000 soldats, huit navires de guerre, des avions de chasse F-35 ainsi qu’un sous-marin d’attaque.

« Narco-Etat » vénézuélien : le renseignement américain rejette les accusations de Trump

Pourtant, plusieurs rapports émanant des autorités états-uniennes contredisent ouvertement les accusations du président Trump visant son homologue vénézuélien. Ainsi, une note du Conseil national du renseignement déclassifiée en mai dernier confirme que les agences d’espionnage nord-américaines rejettent l’idée selon laquelle Nicolás Maduro contrôlerait le gang criminel Tren de Aragua, qualifié de « narcoterroriste » par la Maison blanche en février dernier.

Mais cela n’a pas empêché le président Trump de laisser entendre, depuis maintenant plusieurs semaines, qu’il pourrait frapper militairement directement le territoire vénézuélien. Cette semaine, un haut responsable de l’administration du républicain a de nouveau confirmé cette possibilité, selon des propos rapportés par le média états-unien Semafor.

Attaque imminente ou campagne de harcèlement visant à forcer le gouvernement chaviste à négocier une sortie négociée ? Une seule chose est certaine : voilà déjà un quart de siècle que le processus politique initié au Venezuela par feu Hugo Chávez est dans la mire de Washington.

Washington « met en danger la stabilité régionale »

Pour les ministères de la Défense et des Affaires étrangères vénézuéliens, l’incursion des avions de chasse états-uniens « constitue une provocation qui menace la souveraineté nationale et contrevient aux normes du droit international » et qui viendrait s’ajouter « à d’autres incursions illégales similaires précédemment enregistrées et déjà dénoncées par le gouvernement bolivarien ». En somme, « un schéma de harcèlement » dénoncé par Caracas qui demande à Washington de « cesse (r) immédiatement son attitude téméraire, aventureuse et belliciste, qui (…) met en danger la stabilité régionale ».

Le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez, a appelé la communauté internationale à se prononcer sur la menace que représente la puissance nord-américaine pour le pays caribéen, tout en annonçant l’intention de Caracas de dénoncer la situation auprès du secrétaire général des Nations unies, du Conseil de sécurité, de l’Organisation de l’aviation civile internationale et de la Communauté des États latino-américains et caraïbes.

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