Jean-Luc Mélenchon à Strasbourg ce vendredi après-midi, a dit ne pas croire en la promesse du Premier ministre Sébastien Lecornu de renoncer à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution qui permet de faire adopter un texte sans vote. « Je soupçonne Monsieur Lecornu de se fiche de nous », a déclaré le leader de la France insoumise qui appelle à la démission du président de la République.

Vendredi matin depuis le perron de l’hôtel Matignon, le Premier ministre a en effet déclaré renoncer à l’usage de l’article 49.3, « puisque, a-t-il expliqué, cet article permet au gouvernement d’interrompre les débats, d’engager la responsabilité du gouvernement et au gouvernement d’écrire la copie… Un outil utile mais qui a plutôt été imaginé par Michel Debré pour contraindre sa majorité. Or dans un parlement… on ne peut pas passer en force et contraindre son opposition ».

« On ne te croit pas »

Lors d’une conférence de presse organisée à Strasbourg dans un établissement de la place de la Gare, en marge d’une rencontre autour de la publication du nouveau livre de l’Institut la Boétie qu’il copréside ( Nouveau peuple, nouvelle gauche , Éditions Amsterdam), Jean-Luc Mélenchon a énuméré plusieurs autres outils prévus par la Constitution qui permettent de pallier l’absence de majorité à l’Assemblée nationale : le vote bloqué (article 44), les ordonnances et décrets (articles 38 et 34) ou la possibilité de passer le budget par ordonnance (article 47). « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient […] en résumé, paroles verbales, on ne te croit pas, a martelé Jean-Luc Mélenchon. Tu n’as pas l’intention de gouverner sans nous forcer le moment venu ».

Une liste LFI dès le premier tour

Interrogé sur la perspective des prochaines élections municipales, Jean-Luc Mélenchon, qui était accompagné du député LFI bas-rhinois Emmanuel Fernandes, a confirmé qu’il y aura une liste LFI dès le premier tour à Strasbourg. La maire écologiste Jeanne Barseghian a d’ores et déjà annoncé qu’elle briguera un deuxième mandat.

« En général, telles que les choses semblent se dessiner, nous n’avons guère le choix que de présenter des listes partout au premier tour, a-t-il confirmé […] Dans toutes les grandes villes, à partir de 50 000 habitants, il y aura une liste insoumise au premier tour et après l’élection continuera. Et si nous sommes devant, on demandera à être la tête de liste du deuxième tour ».

Ni le leader du mouvement ni le député, tête de liste potentielle, n’ont souhaité rendre publique la liste des candidats à l’investiture. Celle-ci sera accordée le 16 octobre.