« Johnny, c’est toute notre jeunesse », s’exclament Simone et Marie-France, 74 ans, heureuses d’assister, à l’instar du très nombreux public (près de 500 personnes) à cet événement ! Car c’est la première fois que les Bibliothèques idéales mettent à l’honneur le rock et Johnny Hallyday ! Et pour évoquer celui qui n’aimait pas qu’on l’appelle le “taulier”, les invités étaient tout désignés : Yarol Poupaud , son ex-directeur musical et guitariste (2011-2017), et Jean Fauque, un de ses paroliers. Interviewés par Frédéric Marc, les deux hommes ont dévoilé une part du « Johnny intime » et distillé quelques anecdotes de cette « bête de scène », si « attachante ». « Je l’ai rencontré en 1996 », se rappelle Jean Fauque, parolier attitré d’Alain Bashung, mais qui a collaboré avec Johnny sur l’album Destination Vegas. Imitant sa voix grave, l’auteur s’est dit « impressionné par cette légende vivante aux yeux bleus de husky ».

« Quand il chantait, il se métamorphosait et j’avais l’impression d’avoir le Stade de France en face de moi », raconte celui qui a participé à des soirées « arrosées » mémorables et assisté à ses coups de blues, « quand il voulait qu’on se suicide ensemble », mais « il était très professionnel et il a enregistré 1 050 chansons ! ».

Toute la musique qu’on aime

Quant à Yarol Poupaud, il se souvient d’un Johnny « drôle et cultivé » , loin de l’image de la marionnette des Guignols. « Johnny avait envie de revenir à un rock plus brut, plus organique », raconte celui qui l’a accompagné en tournée, et qui était fasciné par « l’ouïe incroyable » du rockeur.

« Mais la connexion avec Johnny s’est surtout faite autour des pionniers du rock, tels Eddie Cochran ou Chuck Berry », confie le musicien avant d’accorder sa guitare pour chanter Le Pénitencier , tube emblématique, repris en chœur par le public, alternant avec des compositions propres, des standards (Bob Marley, Beatles), et plusieurs grands succès de Johnny : Fils de personne , Ma gueule. Avec en final une magnifique interprétation de Toute la musique que j’aime. « C’était super », confie Nathalie, tandis que Patrick, aurait « aimé entendre davantage de tubes de Johnny ». « C’est un beau succès, à l’image des Bibliothèques idéales où le public se montre à chaque fois très enthousiaste. Et puis, je suis un grand fan de Johnny, ses chansons ont accompagné nos vies », conclut François Wolfermann, aux manettes de l’organisation de ce festival culturel, où le rock vient de se faire une belle place.