On aurait parfois presque oublié qu’il faisait encore partie de l’effectif toulonnais, tant sa convalescence a semblé longue. Absent des terrains depuis le 4 janvier et sa rupture du ligament croisé du genou droit contractée face au Racing Metro, à Mayol, le « Grand Charles » voit enfin la lumière au bout du tunnel. Après avoir mangé son pain noir pendant neuf mois – au jour près –, le troisième ligne international aux 46 sélections va retrouver le groupe ce samedi face à Pau. Qui plus est dans un stade qui attend son capitaine (même s’il ne portera pas le brassard) depuis longtemps.
Mais, le plus pressé reste le principal intéressé, pour qui les fourmis dans les jambes sont devenues des araignées : « Charles est excité, se réjouit Pierre Mignoni. On lui a laissé le temps de revenir. Je suis heureux pour nous, mais surtout pour lui. Quand tu vois des joueurs se blesser en pleine saison, louper les phases finales… Ça a vraiment été dur pour lui, mentalement ce n’est pas facile quand c’est une blessure que tu as déjà connue. »
« Jouer avec Charles
est un honneur »
Un retour qui a nécessité beaucoup de résilience pour l’ancien capitaine des Bleus et qui pourra lui servir pour la suite selon son coach : « Il a gagné en crédibilité, il a bien travaillé. Je pense qu’il va jouer encore plus longtemps, il est frais, en forme. »
Ce retour sera une arme importante pour le groupe : « Son retour va avoir de l’impact sur les autres. Mais il faut qu’il pense à lui, qu’il retrouve du plaisir, des sensations. Que les joueurs qui sont sur le terrain l’aident à revenir », insiste Pierre Mignoni. Parmi eux, Dany Priso, heureux de voir revenir un joueur majeur : « Ça fait deux semaines qu’il ronge un peu son frein. Il a discuté avec le staff, il se sent à 100%. On connaît ses qualités de leader. On est content. » « C’est un très grand joueur, qui peut jouer à un très haut niveau. Jouer avec Charles est un honneur. Quand il est là, tu as davantage de confiance », se réjouit aussi Ben White.
L’occasion effacer la déception du week-end dernier sur le terrain de Bayonne : « Il y a un mot qui me revient, c’est regret. On prend un point, on en voulait trois ou quatre de plus. Sur notre dernière action, qui se retourne contre nous, on était en passe de pouvoir mettre ce 3e essai de plus que l’adversaire. Au final, on perd quatre points », regrette Pierre Mignoni, qui veut quand même capitaliser sur « les choses positives. On n’a pas lâché à la mi-temps. Les joueurs ont mis le bleu de chauffe qu’ils n’avaient pas mis sur la première. Ça, je ne l’accepte pas. » Avec le retour d’un de ses meilleurs guerriers, qui débutera sur le banc, gageons que ce RCT ira au combat pendant 80 minutes.
Toulon – Pau
5e journée de Top 14
Samedi 4 octobre, 16h35.
Stade Mayol, Toulon.
Arbitre : M. Blasco Baque.
TOULON : Domon ; R. Rebbadj, Brex, Frisch, Ferté ; Garbisi, Serin ; Abadie, Ludlam, Quéré-Karaba ; Ribbans (cap.), S. Rebbadj ; Priso, Damond, Gros.
PAU : Luc ; Arfeuil, Klemenczak, Decron, Manu ; Desperes, Souverbie ; Credoz, Tuipulotu, Zegueur ; Picquette, Jo.Kpoku ; Tokolahi, Rey (cap.), Kaulashvili.
Lucchesi sur la voie du retour, protocole commotion pour Dréan
Blessé au genou gauche (rupture du ligament croisé antérieur) en avril dernier face aux Saracens en Coupe d’Europe, le talonneur international italien Gianmarco Lucchesi (25 ans) est sur la voie du retour. « Il est plutôt bien dans sa rééducation. Il est actuellement au CERS, et il est en avance. Il peut avoir le feu vert pour reprendre assez rapidement. On peut espérer l’avoir d’ici cinq à six semaines », se réjouit Pierre Mignoni. Concernant Gaël Dréan, sorti sur civière la semaine dernière face à Bayonne après un violent choc au sol, « il suit le protocole commotion classique. Il devrait revenir d’ici 12 jours », annonce le technicien.
Mignoni sur les mêlées : « Des intros sont sanctionnées à l’excès »
Pierre Mignoni a également donné son avis sur la gestion des mêlées depuis le début de saison, pour lesquelles les arbitres ont désormais la consigne d’être intransigeants : « Il ne faut pas tomber dans la loi du millimètre près. J’ai vu des introductions sanctionnées, comme d’habitude, à l’excès. Vraiment, tu ne vois pas la différence entre une bonne et une mauvaise intro. Quand c’est trop en travers, il faut prendre. Quand c’est limite, on joue, sinon on ne jouera jamais une mêlée. En ce qui me concerne, je suis plutôt content de mes numéros 9. Qu’ils continuent. »