À Grenoble, la déchèterie Jacquard a rouvert ces portes cette semaine, après quasiment six mois de fermeture et deux ans de travaux. Le lieu a été réhabilité et agrandi, un chantier qui a coûté 7,7 millions d’euros, financé par la Métropole, aidée par la Ville et l’État.

La déchèterie Jacquard a fait peau neuve ! Les Grenoblois peuvent à nouveau y amener leurs déchets, après cinq mois de fermeture.

Désormais la déchèterie Jacquard peut réceptionner jusqu’à 7.000 tonnes de déchets par an, contre 4.000 auparavant. « C’est un chantier de deux ans qui consiste à passer d’une petite déchèterie où il y avait deux quais, à une déchèterie de 15 quais avec une possibilité d’avoir plus de 30 déposants simultanés, alors qu’avant, il n’y en avait que deux », détaille Lionel Coiffard, le vice-président de la Métropole en charge de la gestion des déchets.

Annie vient déjà pour la deuxième fois. Elle vide la cave d’une personne âgée, les bras remplis de bout de bois et de vaisselle cassée : « je trouve que pour les agents, c’est beaucoup plus agréable de travailler que l’ancienne qui faisait vraiment déchèterie. Là, c’est presque beau ! » Tony, l’agent en veste jaune qui l’oriente vers les bonnes bennes, plussoie. « C’était un peu le bordel avant, là c’est beaucoup mieux, les usagers peuvent circuler comme ils veulent, c’est le jour et la nuit. »

Tony fait partie de l'équipe d'agents de la déchèterie, qui orientent les usagers vers les bennes adaptées à leurs déchets. Tony fait partie de l’équipe d’agents de la déchèterie, qui orientent les usagers vers les bennes adaptées à leurs déchets. © Radio France – Justine Leblond

« Avant il y avait beaucoup de risque d’accident », ajoute son collègue Salvatore, « car les usagers devaient reculer pour repartir, là il y a une entrée et une sortie, qu’un seul sens de circulation, en forme de boucle ». Derrière l’espace dédié aux usagers, il y a aussi un espace réservé pour la propreté urbaine de la ville urbaine pour les balayeuses et les agents municipaux qui ramassent les déchets sur les trottoirs. Des bâtiments abritent également des espaces de réemploi des déchets recyclables. L’idée est de réussir à optimiser la seconde vie des détritus.

« C’est le point d’entrée des filières de recyclage. Il ne s’agit pas d’une poubelle géante, il s’agit du point d’entrée vers des usines : là par exemple, les déchets verts vont partir au broyage et seront ensuite compostés », explique Lionel Coiffard. « Vous avez la même chose pour le plâtre, les pneus, le bois… Derrière il y a des usines qui arrivent à recycler, c’est ça l’enjeu d’une déchèterie moderne. »

C’est désormais l’unique déchèterie du centre-ville de Grenoble. Depuis lundi 29 septembre, les déchèteries des Peupliers et de Jouhaux sont définitivement fermées, jugées trop petites et inadaptées par la métropole.

Une fresque en hommage à Lilian Dejean

Sur le mur de l’entrée de la déchèterie, une fresque a été inaugurée ce vendredi 3 octobre., en hommage à Lilian Dejean, cet agent municipal, tué par balle l’année dernière alors qu’il tentait d’intervenir sur un accident de la route près de la mairie.

« C’est très émouvant », sourit Jean-Marc, le frère de Lilian Dejean, « parce que, le bureau, en face, c’était son lieu de travail. On voit bien son sourire, ça c’est top, avec une référence aux Antilles, qu’il aimait beaucoup, les fleurs, le colibri, ça nous a touché ». Longue de 12 mètres, la fresque est colorée de violet et de rose, réalisée par l’artiste Valoushka, sélectionnée lors d’un appel à projet.

La fresque en hommage à Lilian Dejean, sur le mur d'entrée de la déchèterie, en face de son ancien lieu de travail. La fresque en hommage à Lilian Dejean, sur le mur d’entrée de la déchèterie, en face de son ancien lieu de travail. © Radio France – Justine Leblond