Le Havre – Rennes
L’entraîneur de Rennes, Habib Beye, entre un bilan comptable honorable et les prestations en dents de scie de son équipe, reste persuadé que son cap est le bon, au moment de se déplacer au Havre, dimanche 5 octobre 2025. Il a suffi d’une deuxième période calamiteuse à Nantes (2-2), qui leur a coûté la victoire, et d’un nul « miraculeux » (0-0) face à Lens pourtant à dix dès la première minute, pour que le coach nommé fin janvier subisse les critiques.
Malgré un recrutement solide et cohérent cet été et un discours ambitieux, l’équipe ne dégage encore que sporadiquement une vraie force collective. En décidant d’interdire à ses joueurs de s’exprimer en zone mixte après le match contre Lens, Beye avait envoyé un bien mauvais signal, même s’il l’avait justifié par la volonté de vouloir tout assumer. Il n’en fallait pas plus pour que les premières rumeurs le placent sur la sellette, en montant en épingle une réunion entre joueurs cette semaine, présentée comme un signe de défiance envers le staff.
Faire les efforts ensemble
« Je trouve que l’analyse qui est faite aujourd’hui du début de saison du Stade rennais, ce qui est dit sur l’équipe et ce qui est dit sur le contexte et la situation est incroyable », a lancé le coach en conférence de presse vendredi. « Oui, il y a beaucoup d’impatience, ça on le savait mais moi, mon rôle, c’est de voir à long terme et surtout de mettre en perspective ce qu’on fait depuis le début de saison », a-t-il ajouté.
Un coup d’œil au classement ne laisse effectivement pas apparaître une situation critique. Avec neuf points en six matchs et une seule défaite, Rennes n’a que trois longueurs de retard sur Marseille (3e) malgré sa neuvième place, en deçà des ambitions européennes du club.
Pour autant, Beye est le premier à reconnaître que son équipe est « perfectible » et que le match de Lens peut et doit servir de contre-exemple. Le débrief vidéo a beaucoup tourné autour de « ce qu’on ne voulait plus voir en termes d’état d’esprit », a-t-il admis, pointant que si ses joueurs ont fait les efforts, ce n’était « pas toujours tous ensemble ». Défensivement, cela se traduit par une fragilité manifeste à la perte de balle.
Rongier très attendu
« À partir du moment où on est positionnés très haut, ces transitions défensives, elles existent. Il y a une façon d’en vivre un petit peu moins, c’est d’être beaucoup plus intense sur notre première ligne de pressing et je trouve que sur ce match contre Lens, on a été défaillants », a-t-il ainsi relevé. Offensivement, le compte n’y est pas non plus, en raison d’un manque d’audace et de prise de responsabilités dans les 30 derniers mètres.
« On a été beaucoup dans le contournement et dans cette logique de passe », a-t-il regretté. « C’est important qu’on soit en capacité d’avoir des joueurs qui provoquent à plusieurs endroits du terrain. Si aujourd’hui on se focalise sur nos joueurs de côté, la force qu’on peut avoir devant ne suffira pas », a complété le technicien.
Au Havre, en fond de classement (15e), Rennes devrait retrouver son métronome Valentin Rongier dont l’absence lors du second acte à Nantes et contre Lens s’était cruellement fait sentir. « Ce qui me plaît dans ce que fait Valentin, c’est que lorsqu’il faut accélérer le jeu, il l’accélère. Lorsqu’il faut mettre le pied sur le ballon, il le met et il ressent en quelque sorte l’intensité du match », a souligné Beye qui reste résolument positif. « On doit gagner au Havre, on va aller au Havre pour gagner mais ce que je renvoie à mes joueurs, c’est de ne pas ressentir cette pression extérieure qui, à mon sens, me semble démesurée », a-t-il conclu.
Ce dimanche 5 octobre 2025 à 17 h 15, sur Ligue 1+.