Ligue 1 (7e journée). Stade Brestois – FC Nantes : 0-0
En regardant le verre à moitié plein, le Stade Brestois vient d’engranger un septième point en trois rencontres, atteignant au passage l’objectif que le vestiaire et le staff s’étaient fixé sur la période, et enchaîné un deuxième « clean sheet », après les 10 buts encaissés lors des quatre premières journées. De réels motifs de satisfaction qui, en l’état, s’arrêtent là, tant les Ty Zefs accumulent les pépins.
Limites du moment
Privés de nombreux éléments offensifs, à commencer par Del Castillo, leur homme en forme du moment (trois buts et deux passes décisives en trois matchs) dont la « gêne musculaire » est venue affaiblir un secteur déjà privé de Labeau Lascary et de Baldé, les hommes d’Eric Roy ont été contraints de s’adapter. En alignant d’entrée un Dina Ebimbe à court de forme, au poste d’ailier droit, où le joueur prêté par l’Eintracht Francfort n’a quasiment aucun repère, le SB29 affichait, dès le coup d’envoi, ses limites du moment. Un sentiment renforcé par les présences des jeunes Le Guen, Kanté et Diop sur la feuille de match, et plus manifeste encore à l’heure de jeu, quand le milieu Hamidou Makalou et le latéral Daouda Guindo sont rentrés sur les ailes, tout sauf leurs postes de prédilection.
À l’issue de la rencontre, Roy ne pouvait d’ailleurs que le déplorer : « On a fait jouer des éléments qui n’étaient pas prévus au départ, comme Junior Dina Ebimbe, qui n’est pas encore à 100 % physiquement. Mais il a pallié la blessure de Romain Del Castillo. En raison de celle de Rémy Labeau-Lascary, on a fait confiance à Pathé (Mboup). Et surtout, on avait presque plus de munitions sur le banc pour pouvoir faire entrer des attaquants. Ceux qu’on a d’ailleurs fait rentrer étaient un latéral gauche (Guindo) et un milieu de terrain (Makalou) ».
Brest gagne aux points « mais le foot, ce n’est pas de la boxe… »
Pour autant, et c’est à souligner, les Brestois auraient mérité largement mieux. Face à des Canaris incapables de se procurer la moindre occasion (0 tir cadré), ils ont confirmé leurs progrès sur le plan défensif, au moment même où Soumaïla Coulibaly est venu renforcer l’effectif (lire par ailleurs). Ils se sont aussi procuré les occasions les plus franches, dont quatre qui auraient pu faire la différence. Mais Ajorque, par deux fois (19′ et 89′), Dina Ebimbe (37′) et Mboup (57′) ont, à chaque fois, buté sur un très bon Anthony Lopes. « Il a fait un grand match, et on n’a rien pu faire de plus ce soir », ne pouvait d’ailleurs que constater un Bradley Locko proche d’un retour à son meilleur niveau, samedi. « On est tombé sur un très bon gardien mais encore une fois, on doit être plus efficace », abondait Kenny Lala, concédant qu’il « y a un peu de frustration, on ne va pas se mentir. C’était le moment de capitaliser, mais c’est comme ça. On reste sur trois matchs où on a montré un très beau visage. Il va falloir continuer comme ça ».
Son entraîneur ne pouvait qu’en convenir. « Par rapport à ce qu’on a produit, on aurait mérité mieux. Défensivement, on n’a pratiquement rien laissé à l’adversaire et devant, on s’est créé pas mal de situations. Les expected goals (buts attendus) sont largement en notre faveur. (1,66 contre 0,18). On a centré, on a frappé… Aux points, on aurait gagné ce match. Mais le foot, ce n’est pas de la boxe, il faut faire trembler les filets. C’est la seule chose qu’on peut se reprocher ».