« Le destin de la planète ne se joue plus sur des champs de bataille isolés, mais dans la tension permanente entre deux géants qui rivalisent dans le commerce, la technologie et le pouvoir. »
Le XXIe siècle n’a plus de centre fixe. Il se déplace au rythme de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Ce n’est pas une simple querelle bilatérale, mais une épreuve de force qui redéfinit l’ordre mondial et traverse déjà l’économie, la technologie, le commerce maritime et les alliances politiques. Washington s’accroche à son rôle de puissance établie, tandis que Pékin s’affirme comme la force ascendante qui cherche à la supplanter. Ensemble, ils représentent environ 42 % du PIB mondial et 50 % des dépenses militaires de la planète, ce qui fait de tout affrontement un risque systémique.
Cette compétition se traduit par des chiffres vertigineux. Le commerce bilatéral dépasse les 600 milliards de dollars par an, mais il est en même temps marqué par des sanctions, des guerres tarifaires et des interdictions technologiques. La Chine détient plus de 3 000 milliards de dollars de réserves de change, tandis que les États-Unis conservent le contrôle du dollar, monnaie hégémonique. L’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’énergie et la biotechnologie sont les champs où se décide le leadership de la quatrième révolution industrielle.
L’enjeu dépasse de loin le simple équilibre entre deux nations. Ce qui se joue en mer de Chine méridionale, dans le détroit de Taïwan ou sur la route du Pacifique affectera toutes les économies : 30 % du commerce mondial y transite. La question est brutale : cette rivalité sera-t-elle le moteur d’un nouvel équilibre coopératif ou l’étincelle d’une confrontation globale qui entraînerait la planète entière ?
Origines de la rivalité
Le choc entre les États-Unis et la Chine ne surgit pas de nulle part. Il résulte d’un demi-siècle de calculs stratégiques. En 1972, Richard Nixon serre la main de Mao Zedong à Pékin dans l’espoir de séparer la Chine de l’Union soviétique. Ce geste ouvre la voie à son intégration dans l’économie mondiale et, quatre décennies plus tard, à la plus spectaculaire croissance de l’histoire moderne. Entre 1980 et 2010, le PIB chinois a progressé en moyenne de près de 10 % par an, un bond sans précédent qui a sorti plus de 700 millions de personnes de la pauvreté et transformé le pays en usine du monde.
Mais cet essor n’a rien de neutre. Tandis que la Chine accumule des réserves de change supérieures à 3 000 milliards de dollars et devient le premier exportateur mondial, Washington voit émerger un rival capable de contester son hégémonie. Le discours de Barack Obama sur le « pivot asiatique » en 2011 prépare le terrain, mais c’est Donald Trump qui rompt l’équilibre en 2018, en déclenchant une guerre commerciale portant sur plus de 360 milliards de dollars de biens taxés des deux côtés.
Aujourd’hui, sous Xi Jinping et Trump (durant sa présidence), la rivalité s’est gravée dans le marbre. Elle n’est plus seulement économique, mais aussi politique et technologique. La Chine se présente comme une alternative à l’ordre dominé par les États-Unis, et ces derniers répliquent par des sanctions, des restrictions et un déploiement militaire massif dans le Pacifique. Le XXIe siècle est désormais défini par ce duel
Les chiffres du pouvoir économique
Le cœur de la rivalité entre les États-Unis et la Chine bat au rythme de l’économie.
Washington demeure la première puissance mondiale, avec environ 24 % du PIB global, tandis que Pékin atteint déjà 18 % et réduit l’écart chaque année. Le commerce bilatéral a dépassé en 2023 les 600 milliards de dollars, faisant des deux nations des partenaires indispensables autant que des rivaux irréconciliables. Cette contradiction maintient l’équilibre fragile de la planète : chaque conteneur traversant le Pacifique rappelle la profonde interdépendance entre les deux géants.
La Chine détient plus de 3 000 milliards de dollars de réserves de devises, la plus importante réserve mondiale, lui offrant un coussin financier dont peu de pays peuvent rêver. Les États-Unis, eux, contrôlent le dollar, qui représente 58 % des réserves mondiales et demeure la monnaie de référence pour le commerce énergétique et les transactions financières. Cette dualité transforme l’économie internationale en un échiquier à deux centres de gravité, où chacun exerce un pouvoir différent mais tout aussi décisif.
La guerre tarifaire déclenchée en 2018 a touché plus de 360 milliards de dollars de marchandises, prouvant que l’interdépendance n’élimine pas le conflit, elle le multiplie. Les entreprises des États-Unis dépendent de la production chinoise, et des millions d’emplois chinois dépendent de la demande des consommateurs étasuniens. Ce cercle vicieux définit l’avenir : coopération pragmatique ou confrontation destructrice qui briserait les chaînes d’approvisionnement mondiales et plongerait la planète dans une récession synchronisée.
Technologie : la bataille des puces
Le véritable champ de bataille du XXIe siècle n’est ni terrestre ni maritime : il tient dans un fragment de silicium grand comme un ongle. Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) produit plus de 90 % des puces avancées de moins de 7 nanomètres, indispensables à l’intelligence artificielle, aux missiles hypersoniques, aux centres de données et aux smartphones de dernière génération. Sur cette île se joue la clé de la quatrième révolution industrielle — et s’y croisent les lignes rouges de Pékin et de Washington.
Les États-Unis cherchent à se protéger grâce au Chips and Science Act, adopté en 2022, qui alloue 52 milliards de dollars de subventions pour attirer TSMC et Samsung sur leur sol. La Chine répond par un plan d’indépendance technologique mobilisant 140 milliards de dollars de crédits et d’aides, afin de réduire sa dépendance critique. Résultat : une course désespérée pour le contrôle de la chaîne de valeur la plus stratégique du monde.
Mais la rivalité dépasse les semi-conducteurs. Elle s’étend à l’intelligence artificielle, un marché estimé à 1 500 milliards de dollars d’ici 2030, au 5G que la Chine domine déjà avec Huawei et ZTE, et à la biotechnologie, où les deux puissances investissent des milliards dans la génomique et la pharmacie avancée. Le contrôle de ces technologies ne détermine pas seulement qui remportera les contrats ou les marchés, mais qui écrira les règles du pouvoir mondial pour les décennies à venir.
La mer comme frontière
Le théâtre le plus visible de la rivalité sino-étasunienne est la mer. En mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan, se croisent des routes par où transite plus de 30 % du commerce maritime mondial, soit l’équivalent de 3 500 milliards de dollars de marchandises chaque année. Pétroliers, porte-conteneurs chargés de puces ou de céréales : la moitié de l’économie mondiale dépend de ces eaux que les deux géants jugent vitales.
La Chine revendique près de 90 % de la mer de Chine méridionale selon la « ligne des neuf traits » et a construit des îles artificielles dotées de pistes aériennes et de radars pour consolider son contrôle.
Les États-Unis répondent par des opérations de “liberté de navigation”, déployant destroyers et porte-avions à quelques kilomètres de ces bases. Dans le détroit de Taïwan, chaque exercice naval devient une démonstration de force, augmentant le risque d’un incident aux conséquences planétaires.
Les différends territoriaux concernent aussi les Philippines, le Vietnam ou la Malaisie, mais au fond, le duel est bien entre Pékin et Washington. La Chine cherche à sécuriser ses routes d’importation de pétrole et d’exportation de produits manufacturés, qui représentent plus de 40 % de son PIB. Les États-Unis, eux, estiment que céder ces eaux reviendrait à perdre leur capacité de garantir la sécurité de leurs alliés asiatiques. Dans cette mer devenue frontière se joue non seulement la stabilité régionale, mais l’équilibre du commerce mondial entier.
Le front militaire
Derrière la rhétorique diplomatique bat un muscle militaire qui ne laisse aucune ambiguïté.
Les États-Unis conservent le plus grand budget de défense de la planète : 877 milliards de dollars en 2023, soit 40 % des dépenses militaires mondiales. Leur flotte comprend onze porte-avions, plus de 2 000 avions de combat et des centaines de bases à l’étranger, leur offrant une capacité de projection globale et inégalée. Pour Washington, cette suprématie garantit qu’aucune puissance rivale ne puisse défier l’ordre établi après 1945.
La Chine, de son côté, a multiplié par cinq ses dépenses militaires depuis 2000 et investit désormais 224 milliards de dollars, soit environ 13 % du total mondial. Sous la direction de Xi Jinping, l’Armée populaire de libération s’est modernisée : destroyers furtifs, missiles hypersoniques, avions J-20. Sa priorité est claire : contrôler le détroit de Taïwan et dissuader toute intervention étasunienne en cas de conflit.
Les scénarios d’affrontement ne relèvent plus de la fiction. Le Pentagone prévient qu’à l’horizon 2030, la Chine pourrait être capable d’imposer un blocus ou même une invasion de l’île. Un tel conflit mettrait face à face deux puissances nucléaires, entraînant le Japon, la Corée du Sud et l’Australie dans une spirale aux conséquences incalculables. L’équilibre militaire en Asie devient de plus en plus fragile, et le moindre calcul erroné pourrait déclencher une guerre que personne ne pourrait gagner.
Des alliances en collision
La rivalité sino-USA ne s’exprime pas en vase clos, elle s’étend à un réseau d’alliances qui redessine la carte du pouvoir mondial. Washington s’appuie sur son pilier historique, l’OTAN, qui a consacré en 2023 plus de 1 200 milliards de dollars à la défense, en additionnant les contributions de ses 31 membres.
À cela s’ajoutent deux cadres majeurs :
• AUKUS, l’alliance avec le Royaume-Uni et l’Australie, qui prévoit la construction de sous-marins nucléaires d’une valeur de 70 milliards de dollars ;
• et le Quad, regroupant le Japon, l’Inde et l’Australie, destiné à contenir l’influence chinoise dans l’Indo-Pacifique.
La Chine répond par sa propre architecture :
• L’Initiative des Nouvelles Routes de la Soie, qui a investi plus de 1 000 milliards de dollars dans des infrastructures couvrant plus de 140 pays ;
• et le BRICS élargi, désormais renforcé par l’Arabie saoudite, l’Iran et les Émirats arabes unis, représentant déjà 31 % du PIB mondial, un véritable contrepoids au dollar. L’alliance stratégique avec la Russie, consolidée après la guerre en Ukraine, ainsi que les partenariats énergétiques avec l’Iran, forment un axe eurasiatique qui conteste directement la suprématie USA.
La nouvelle géométrie du pouvoir global s’esquisse donc entre deux blocs qui concentrent richesses, marchés et routes critiques. La question n’est plus de savoir s’il y aura coopération, mais combien de temps la coexistence tiendra avant un choc ouvert. Le monde multipolaire progresse, mais sous la menace permanente de la confrontation.
L’économie mondiale en suspens
La rivalité entre les États-Unis et la Chine ne se limite pas aux discours politiques : elle secoue le cœur même de l’économie mondiale. Plus de 50 % du commerce maritime global passe par la région Asie-Pacifique, soit plus de 9 000 milliards de dollars de marchandises par an. Des semi-conducteurs au pétrole, des céréales aux composants industriels, tout dépend de routes désormais placées sous la menace des sanctions et des flottes de guerre.
Un conflit ouvert dans cette zone aurait un coût dévastateur. Selon le Fonds monétaire international, une guerre dans le détroit de Taïwan ou en mer de Chine méridionale réduirait le PIB mondial de 5 % en une seule année — soit une perte de 4 500 milliards de dollars. L’inflation s’envolerait avec la pénurie de puces et d’énergie, et une récession mondiale synchronisée frapperait tous les continents, rompant les chaînes d’approvisionnement de l’automobile européenne à la manufacture latino-américaine.
Les effets sont déjà visibles. Les sanctions technologiques des USA touchent des entreprises chinoises, qui répliquent en limitant l’exportation de gallium et de germanium, essentiels à l’électronique. L’Europe, elle, se retrouve écartelée : dépendante de la technologie des USA tout en entretenant un commerce de plus de 800 milliards de dollars avec la Chine. L’interdépendance a fait de l’économie mondiale un otage de cette rivalité — un otage qui paie la rançon sous forme de volatilité et de risque permanent.
L’Amérique latine et l’Afrique dans la rivalité
La confrontation entre les États-Unis et la Chine se joue aussi sur des continents longtemps considérés comme périphériques, mais devenus aujourd’hui pivots du nouvel ordre mondial. En Amérique latine, la Chine est désormais le premier partenaire commercial de la majorité des pays d’Amérique du Sud.
Le Brésil, le Chili et le Pérou exportent plus de 30 % de leurs matières premières vers le marché chinois et ont reçu plus de 140 milliards de dollars d’investissements en infrastructures au cours des deux dernières décennies. Le lithium du triangle andin et le cuivre chilien sont essentiels à l’industrie technologique de Pékin, qui veut garantir le contrôle de la transition énergétique mondiale.
En Afrique, la présence chinoise est encore plus massive. Des investissements de plus de 150 milliards de dollars ont financé ports, voies ferrées, routes et barrages reliant le continent à l’initiative de la Nouvelle Route de la Soie. Plus de 20 % du pétrole africain est destiné à la Chine, et des entreprises publiques chinoises contrôlent les mines de cobalt en République démocratique du Congo, essentielles pour les batteries de voitures électriques.
Les États-Unis tentent de regagner du terrain par des accords énergétiques, militaires et commerciaux, mais arrivent tard. Leur financement reste limité et fragmenté, tandis que Pékin propose des crédits rapides et des projets visibles. Résultat : un basculement structurel.
L’Amérique latine et l’Afrique ne sont plus des zones neutres, mais des terrains de compétition directe, où les grandes puissances cherchent à s’assurer l’avenir des minéraux, de l’énergie et de l’influence diplomatique qui décideront du pouvoir global au XXIe siècle.
La course à l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) est le nouveau pétrole du XXIe siècle, avec une valeur estimée à 1 500 milliards de dollars d’ici 2030. Les États-Unis et la Chine l’ont compris : la compétition technologique est devenue une bataille pour le contrôle de l’infrastructure numérique et des algorithmes qui façonneront l’économie de demain. La Silicon Valley domine le logiciel, la recherche et le capital humain avec des entreprises comme OpenAI, Google et Microsoft, qui concentrent plus de 40 % des investissements privés mondiaux en IA.
La Chine, elle, règne sur le volume de données et les applications de masse. Avec plus de 1,4 milliard d’habitants connectés et un écosystème numérique de 4 000 milliards de dollars par an, Pékin possède la matière première de l’IA moderne : les données. Des groupes comme Alibaba, Tencent et Baidu ont déjà intégré l’intelligence artificielle aux paiements, au commerce en ligne et à la surveillance, tandis que le gouvernement a alloué plus de 60 milliards de dollars de subventions pour accélérer le développement du secteur.
Le semi-conducteur est le cœur de cette lutte. Sans puces avancées, pas de supercalculateurs ni d’algorithmes de pointe. Taïwan, via TSMC, est devenu le centre névralgique de cette guerre technologique : la moindre perturbation dans la production y provoquerait un séisme économique mondial. La course à l’IA n’est donc pas une simple compétition technique — c’est la définition même du pouvoir au XXIe siècle.
L’énergie, nerf de la rivalité
La bataille entre Washington et Pékin s’étend à l’énergie, moteur de toute économie moderne.
La Chine dépend de l’étranger pour 70 % de sa consommation de pétrole, dont une grande partie transite par le détroit de Malacca et d’autres routes surveillées par la marine des USA. Cette vulnérabilité explique les milliards investis dans des oléoducs terrestres reliant la Russie et l’Asie centrale, ainsi que l’expansion de Pékin en Afrique et au Moyen-Orient.
Les États-Unis, eux, vivent une révolution. Grâce au fracking, ils sont devenus exportateurs nets de pétrole et de gaz, avec des ventes de gaz naturel liquéfié dépassant 100 milliards de dollars en 2023.
Cette autonomie leur confère non seulement une indépendance énergétique, mais aussi un levier géopolitique sur l’Europe et l’Asie, désormais dépendantes de leur gaz depuis la guerre en Ukraine.
La compétition s’étend aussi aux énergies renouvelables. La Chine contrôle plus de 80 % de la chaîne de production mondiale des panneaux solaires et a déjà installé 400 gigawatts de capacité solaire.
Les États-Unis tentent de combler leur retard avec 370 milliards de dollars de subventions via l’Inflation Reduction Act. La transition énergétique devient à son tour une bataille géopolitique, car celui qui dominera les technologies propres détiendra la clé de l’économie de demain
Opinion publique et narratifs
La rivalité sino-USA ne se joue pas uniquement dans les chiffres : elle se déploie aussi dans le champ symbolique. À Pékin, le nationalisme se construit autour du rêve de la réunification nationale, qui légitime le pouvoir de Xi Jinping et fait du retour de Taïwan un objectif historique incontournable.
Selon les sondages officiels, plus de 70 % des Chinois soutiennent cette ambition, nourris par un récit mêlant fierté et ressentiment envers un ordre mondial dominé par l’Occident.
À Washington, le discours se fonde sur la défense de la démocratie. Les États-Unis se présentent comme garants d’un ordre international fondé sur des règles et protecteurs de Taïwan face à la menace autoritaire chinoise. 60 % des étasuniens considèrent aujourd’hui la Chine comme leur principal rival stratégique, et le Congrès a voté plus de 14 milliards de dollars d’aide militaire à la région en une décennie.
Les réseaux sociaux amplifient cette confrontation. TikTok et WeChat sont perçus à Washington comme des instruments d’influence étrangère, tandis que CNN ou le New York Times sont dénoncés à Pékin comme porte-voix de l’impérialisme. Cette démonisation mutuelle risque de fermer les voies du dialogue et de préparer les esprits à l’impensable : une guerre sans vainqueur, où la planète entière serait perdante.
Scénarios à l’horizon 2035
L’avenir de la rivalité sino-USA peut suivre plusieurs trajectoires, et chacune déterminera non seulement le sort des deux nations, mais celui de l’humanité tout entière.
1. La nouvelle guerre froide : deux blocs rigides, Washington à la tête de l’Occident, Pékin structurant un axe eurasiatique avec la Russie, l’Iran et le BRICS élargi. Le commerce se fragmenterait et la croissance mondiale ralentirait de 30 % d’ici 2035.
2. La guerre ouverte : un conflit à Taïwan ou en mer de Chine méridionale ferait plonger le PIB mondial de 10 % en deux ans, provoquant 8 000 milliards de dollars de pertes et des millions de réfugiés en Asie.
3. La coopération pragmatique : la conscience écologique et les interdépendances économiques forceraient un minimum d’entente, car les deux pays représentent 40 % des émissions mondiales de CO₂.
4. La multipolarité régulée : l’Europe, l’Inde et l’Afrique joueraient un rôle d’arbitres dans un équilibre planétaire partagé — scénario improbable, mais vital pour la survie collective.
Le choc entre les États-Unis et la Chine n’est pas gravé dans le marbre
Il peut devenir catastrophe globale ou opportunité d’équilibre inédit. L’avenir dépendra de leur capacité à comprendre que la véritable puissance ne se mesure pas en missiles ou porte-avions, mais dans la paix, la prospérité et la dignité de toute l’humanité.
En ce XXIe siècle, marqué par les crises climatiques, les inégalités persistantes et les avancées technologiques vertigineuses, la relation entre Washington et Pékin concerne non seulement leurs citoyens, mais tous les peuples du monde.
S’ils parviennent à transformer la rivalité en coopération, ils pourraient jeter les bases d’une gouvernance mondiale plus juste et plus durable. S’ils échouent, ils condamneront l’humanité à répéter les erreurs des empires qui ont confondu grandeur et domination…
Bibliographie
• International Monetary Fund, World Economic Outlook 2024
• SIPRI, Military Expenditure Database 2024
• World Bank, Global Trade Statistics 2023
• US Department of Defense, Indo-Pacific Strategy 2024
• Chinese Ministry of Commerce, Belt and Road Reports 2023