Alors que les vacances estivales battaient leur plein, le président américain Donald Trump en a profité pour faire ratifier, le 17 juillet dernier, par la Chambre des représentants, la première loi fédérale en faveur des cryptomonnaies. Un acte fondateur crucial pour l’avenir des monnaies numériques qui bénéficient d’un socle juridique visant à encadrer les cryptomonnaies en général et les stablecoins – crypto-actifs dont la valeur est stable et égale à 1 euro (EUROC) ou à 1 dollar (USDC et USDT) en particulier.

Ce texte a pour objectif de sécuriser les paiements en crypto, tout en cherchant à protéger les consommateurs, notamment dans les activités de trading de cryptomonnaies. Avec pour ambition de favoriser l’attractivité de la cryptosphère auprès des épargnants.

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41 millions de dollars : c’est le montant, en cryptomonnaie solana, siphonné, le 8 septembre dernier, par un hacker, sur la plateforme d’échange de cryptomonnaies SwissBorg.

Des cryptos dans les fonds de pension ?

Autant d’initiatives procryptos qui s’ajoutent à celle, déjà officialisée, de création d’une réserve stratégique fédérale de crypto-actifs alimentée, dans un premier temps, par 200.000 bitcoins saisis dans des affaires civiles et pénales aux États-Unis.

Désormais, la balle est dans le camp du Sénat, qui a la possibilité d’amender cette loi avant de la voter définitivement. Si tout se passe bien, tout devrait se mettre en place avant la fin de l’année.

Mettant à profit ses succès législatifs, Donald Trump a enfoncé le clou, en ratifiant, le 7 août dernier, un décret qui permet, entre autres, aux fonds de retraite par capitalisation appartenant au régime 401(k) d’investir dans les monnaies numériques. Il faut savoir que ce régime 401(k) est le système de retraite le plus populaire aux États-Unis. Il gère actuellement 12.000 milliards de dollars d’actifs, pour le compte de plus de 70 millions d’Américains.

Un décret qui, à terme, pourrait donner un fort coup de pouce aux principales cryptomonnaies. Imaginez l’impact sur leurs cours, si ces fonds décidaient d’allouer 1 % de leurs porte­feuilles sous gestion en crypto-actifs !

L’ether au plus haut depuis sa création (en euros)

La progression de l’ether a dépassé la barre des 4.000 euros, le 22 août dernier. Entre le 8 avril 2025 et le 11 septembre, son cours a progressé de 181 %, à 3.789,74 euros.

Bitcoin, ether, solana, cardano : les cryptos les plus en vue

Quelles seraient alors les monnaies numériques qui pourraient le plus tirer avantage de ce nouveau paradigme législatif ? Tout d’abord le bitcoin qui bénéficie d’une prévalence de la part des investisseurs, notamment à travers le succès des ETF bitcoin (fonds indiciels cotés). Néanmoins, quelques « alt­coins » – mot-valise, fusion d’« alternative » et de « coin » en anglais, désignant l’ensemble des cryptomonnaies et jetons créés après la naissance du bitcoin – pourraient également tirer leur épingle du jeu. Il s’agit de l’ether (ETH), de solana (SOL), de cardano (ADA)…

L’ether se positionne comme le challenger du bitcoin, même si leurs blockchains sont très différentes, tant au niveau de leur fonctionnement que des services rendus. Si le bitcoin a plutôt le statut de monnaie d’échange, voire d’or numérique, l’ether et sa blockchain Ethereum tiennent leur popularité dans leur capacité d’innovation. Ils sont à l’origine des contrats intelligents ou smart contracts qui permettent de développer de nombreux services, notamment financiers sur la blockchain.

Son concurrent direct, le solana, se distingue par sa capacité à traiter sur sa blockchain plus de 60.000 transactions à la seconde, le tout à des coûts très faibles, ce qui a concouru à sa popularité. Quant au Cardano, cette monnaie virtuelle se démarque par une technologie fiable, sûre et évolutive capable d’assurer le bon fonctionnement de services financiers auprès de millions d’utilisateurs.

Les cryptos en bref

Le fondateur d’EasyJet crée une plateforme low cost d’achat-vente de cryptos

Stelios Haji-Ioannou, fondateur d’Easy Group (EasyJet, EasyCar, EasyHotel…) a décidé d’ajouter une corde à son arc. Il lance la plateforme d’achat-vente de crypto-actifs, EasyBitcoin, avec, à la clé, des coûts de transaction attractifs.

L’Inde et les États-Unis, les pays les plus fans des cryptomonnaies

Chainalysis, spécialisée dans l’analyse des données liées à la blockchain, a publié, début septembre, les résultats de son indice d’adoption des crypto-monnaies. L’Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Vietnam et le Brésil se classent respectivement comme les pays les plus cryptophiles en 2025.

La cotation 24h/24 des cryptos fait des émules en Bourse

Désireux de se calquer sur le fonctionnement des marchés des cryptos, le New York Stock Exchange (NYSE) et le Nasdaq envisagent d’assurer une cotation continue des actions qui composent leur indice. Une initiative qui pourrait être opérationnelle au second semestre 2026.

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21 bitcoins : tel est l’achat symbolique effectué par l’État du Salvador afin de célébrer les quatre ans d’existence de sa loi bitcoin, qui propulsait la reine des cryptos au rang de monnaie légale dans le pays.

Témoignage – Pierre-Yves Dittlot : “Le premier facteur de volatilité réside dans la jeunesse des crypto-actifs”

Pierre-Yves Dittlot est directeur général de la plateforme crypto-patrimoniale Ledgity.

“C’est une question qui revient souvent quand j’échange avec mes clients : pourquoi les cryptomonnaies sont-elles aussi volatiles ?

Le premier facteur de volatilité réside dans la jeunesse de ces crypto-actifs. Les principales monnaies numériques, telles que le bitcoin, l’ether et solana, ont été respectivement lancées en 2009, 2015 et 2020. Qui dit jeunesse dit incertitudes quant à la pérennité de ces crypto-actifs et des structures qui assurent leur fonctionnement et leur utilisation (blockchain, plateformes d’échange des cryptomonnaies, applications dans la finance décentralisée). Ils gagnent en fiabilité et en stabilité des prix au fur et à mesure de leur adoption. C’est un processus naturel observé aussi avec les actions. Une jeune société cotée aura souvent un cours plus volatil qu’une entreprise qui a de l’ancienneté positionnée sur un marché mature.

Ensuite, les investisseurs institutionnels, assimilent, pour l’instant, ces actifs numériques à des actifs d’investissement. Résultat : quand le climat économique devient incertain, ils sont vendus en priorité au profit d’actifs plus défensifs comme l’or.

Enfin, plus leur niveau d’adoption augmentera, favorisé notamment par la multiplication d’ETF et d’ETN adossés aux crypto-actifs, et plus leur volatilité baissera. ”