Cet attentat, qui a eu lieu jeudi matin dans cette ville du nord de l’Angleterre alors que la synagogue était très fréquentée pour la fête juive de Yom Kippour, a fait deux morts et trois blessés graves.
L’assaillant, Jihad Al-Shamie, un Britannique d’origine syrienne de 35 ans, a foncé avec sa voiture sur des personnes qui se trouvaient devant le bâtiment, avant d’attaquer plusieurs fidèles avec un couteau.
L’homme, abattu par la police sur les lieux, « a pu être influencé par l’idéologie islamiste radicale », a indiqué la police antiterroriste.
Dans ce contexte, les autorités ont appelé à reporter des manifestations propalestiniennes.
« J’invite tous ceux qui envisagent de manifester à reconnaître et à respecter la douleur des juifs britanniques », a écrit samedi sur X le Premier ministre Keir Starmer. « C’est un moment de deuil. Ce n’est pas le moment d’attiser les tensions ».
Ces manifestations « risquent de créer de nouvelles tensions », a affirmé la police de Londres vendredi, en appelant à les annuler.
Mais une centaine de personnes ont manifesté à Manchester en soutien aux Palestiniens.
Des policiers arrêtent un manifestant lors d’un rassemblement de soutien au groupe Palestine Action, le 4 octobre 2025 à Londres PHOTO AFP / JUSTIN TALLIS
A Londres, un millier de personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square à Londres pour le groupe Palestine Action, classé « terroriste » par le gouvernement début juillet à la suite d’actes de vandalisme, notamment sur une base de l’armée de l’air.
Plusieurs centaines de personnes se sont assises sur la place avec des pancartes portant le message « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action ».
La police a déclaré avoir arrêté 488 personnes « pour avoir soutenu une organisation interdite ».
Depuis que le gouvernement a interdit le groupe début juillet, le soutenir est devenu un délit pénal en vertu de la loi antiterroriste de 2000 et des centaines de personnes ont été arrêtées lors de multiples manifestations.
« Je suis prêt à être arrêté », a déclaré à l’AFP un étudiant de 21 ans qui a souhaité rester anonyme. « L’interdiction de Palestine Action est antidémocratique. Ce n’est pas un groupe terroriste, ils n’ont tué personne ».
Des membres de la police scientifique se dirigent vers la synagogue d’Heaton Park, à Crumpsall, au nord de Manchester, le 4 octobre 2025 en Angleterre PHOTO AFP / Paul ELLIS
Pour David Cannon, 73 ans, « cette manifestation n’a rien à voir avec ce qui est arrivé à Manchester ». « Je suis juif et je soutiens les Palestiniens », a-t-il dit à l’AFP.
« Je suis à la fois solidaire de la communauté juive de Manchester et opposée au génocide en Palestine », a expliqué Tessa, une femme de 31 ans.
Une cinquantaine de personnes ont également manifesté à Truro, dans le sud-ouest du pays, en soutien à Palestine Action.
Le club de foot Manchester United a observé une minute de silence au début de son match samedi après-midi, en mémoire des victimes de l’attentat.
Deux fidèles de la synagogue, Melvin Cravitz et Adrian Daulby, ont été tués dans l’attaque. Ce dernier a été touché par un tir des forces de l’ordre qui intervenaient pour neutraliser l’assaillant.
Des policiers près de fleurs déposées à l’extérieur de la synagogue d’Heaton Park, à Crumpsall, au nord de Manchester, le 4 octobre 2025 en Angleterre PHOTO AFP / Paul ELLIS
Une autopsie a conclu qu’il avait été « mortellement blessé par balle », a rapporté la police des polices.
Trois hommes grièvement blessés sont toujours hospitalisés samedi. L’un d’eux a également été touché par un tir de la police.
Trois hommes et trois femmes soupçonnées de « préparation et d’incitation à commettre des actes terroristes » ont été interpellées. Trois d’entre eux ont été arrêtés à Prestwich, tout près de la synagogue où l’attaque a eu lieu. Parmi ces six personnes, un homme de 43 ans et une femme de 18 ans ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit reteneu contre eux, a indiqué la police samedi.
A Manchester, où vit l’une des plus importantes communautés juives du Royaume-Uni, les patrouilles renforcées des forces de l’ordre se poursuivaient samedi. La police a particulièrement accru sa présence près des lieux de culte et des espaces communautaires juifs.