Le Parti conservateur britannique se réunit à partir de ce dimanche 5 octobre à Manchester pour son congrès annuel. À la tête du gouvernement pendant 14 ans, les Tories ont subi en 2024 l’une des pires défaites de leur histoire. En un an, le parti a perdu 10 000 adhérents. Cette réunion doit permettre au parti de se réaffirmer comme parti de gouvernement, mais ce n’est pas gagné.
Ce Congrès marque le premier anniversaire de Kemi Badenoch à la tête du Parti conservateur. Mais en un an, la cheffe de l’opposition n’a pas réussi à redonner de l’élan aux Tories, rapporte notre correspondante à Londres, Emeline Vin.
Premier problème : l’émergence du parti d’extrême droite nationaliste Reform. Lors du congrès du parti, début septembre, son leader Nigel Farage, porté par ses succès électoraux, a annoncé son intention de s’installer au 10 Downing Street. Chaque semaine, des grands noms conservateurs annoncent leur défection vers la formation nationaliste et anti-immigration, que les travaillistes au pouvoir considèrent d’ailleurs désormais comme leur principal adversaire.
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Résultat : Kemi Badenoch enchaîne les promesses politiques marquées très à droite : abandon des objectifs environnementaux, durcissement des règles migratoires, divorce avec la Cour européenne des droits humains… Les conservateurs les plus modérés, au centre-droit, ne se reconnaissent plus dans le parti à l’arbre bleu. Les cadres s’inquiètent, en privé, d’une participation annoncée en baisse.
Au-delà des sympathisants, ces quatre jours de congrès à Manchester doivent aussi servir à restaurer un peu de crédibilité à un parti qui a enchaîné les scandales ces dernières années, à commencer par ceux qui entachent la mandature de l’ancien Premier ministre Boris Johnson. Selon l’institut YouGov, près de six Britanniques sur dix estiment que les Tories sont en passe de devenir un parti mineur dans le paysage politique.
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