Dans un contexte à très haute tension, les Provençaux ont mis fin à la longue série d’invincibilité sur les terres de Grenoblois qui ont, une fois de plus, eu un mal fou à maîtriser leurs nerfs (23-24).

Fatalement, il pesait autour de cette rencontre un contexte pesant. Un avant-match si tendu et anxiogène qu’il ne pouvait déboucher que sur une opposition âpre et serrée, au bout de laquelle le vainqueur devait être celui qui maîtriserait le mieux ses nerfs. Las pour le FCG, comme trop souvent dans ses grands rendez-vous, sa maîtrise s’est étiolée au fil des minutes. On songe ici, évidemment, à cette pénalité de la gagne manquée par Romain Trouilloud, suivie d’un en-avant de ce dernier sur l’ultime ballon. À ce coup de pied balancé sans raison par Javakhia en première période, qui permit à Provence Rugby de répliquer par un 50:22 et de prendre l’avantage contre le cours du jeu. Mais aussi, et surtout, à cette indiscipline, une fois de plus symbolisée par Richard Hardwick, expulsé pour les mêmes causes et mêmes effets que lors de la demi-finale face à ce même adversaire, laissant penser que ce FCG n’apprend décidément jamais de ses erreurs… « Que vous dire ? Qu’il a refait la même faute, que c’est une faute à la c…, mais on ne va pas lui couper la tête, soufflait Patrick Pézery. C’est préjudiciable et ça laisse un sentiment de gâchis car le match bascule là-dessus, alors qu’on avait pas mal corrigé le tir dans ce domaine. »

« Le Stade des Alpes était devenu une forteresse, grinçait Antonin Berruyer à l’évocation des vingt-cinq matchs sans défaite enchaînés à domicile par le FCG en Pro D2. Ce soir, nous sommes tombés. Ça m’affecte, ça affecte le groupe mais les toutes les séries sont faites pour s’arrêter. » D’autant plus affectant que la dernière défaite du FCG au Stade des Alpes remontait à la réception de Nevers, une autre semaine de crise, qui avait vu le club se faire retirer six points la veille du match. Difficile de parler de hasard…

« On ressemble à une équipe »

Mais de tout cela, à l’évidence, les Aixois n’avaient cure. Et on ne peut que les comprendre, tant ces derniers ont réalisé le match qu’il fallait, réussissant la gageure de se remettre du carton orange infligé en première période à Zafra Tarazona. « À la mi-temps, j’ai dit aux joueurs qu’il ne nous restait que six minutes à quatorze, relatait le directeur sportif Philippe Saint-André. Si on ne prenait pas de points sur l’entame, on pouvait renverser la table. Nous avons été beaucoup plus agressifs défensivement et notre banc a fait du bien. Notre mêlée a été importante et, surtout, cet état d’esprit qu’on avait pas encore vu à l’extérieur. Aujourd’hui, on ressemble à une équipe. »

Constat confirmé par l’ouvreur Thomas Salles. « Nous avons été solidaires tout le match et plus encore durant ce carton orange pendant lequel on a encaissé des points. Malgré ça, nous sommes restés calmes. Ce n’était pas à nous de construire le match, donc on voulait rester au contact et on l’a plutôt bien fait, notamment en les marquant physiquement. Il faut se baser là-dessus pour tous nos prochains matchs. » La machine Provence Rugby est enfin lancée.