Des longs cortèges brandissant des drapeaux palestiniens, des keffiehs et criant « Free Palestine » : des centaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Rome, Barcelone et Madrid pour réclamer la fin de la guerre à Gaza, mobilisation qui fait notamment suite à l’interception par Israël de la flottille internationale d’aide pour le territoire palestinien.

Des rassemblements plus modestes ont eu lieu à Dublin ou à Londres, où un millier de personnes ont manifesté malgré les appels du gouvernement à s’en abstenir par solidarité avec la communauté juive, après l’attaque devant une synagogue jeudi à Manchester.

L’Italie en leader du mouvement

A Rome, encadrée par un important dispositif de sécurité, une marée humaine (« un million » de manifestants selon les organisateurs, 250.000 selon la préfecture de police) a défilé dans le centre-ville, scandant « Stop au génocide ». « D’habitude, je n’apprécie pas les manifestations de grande ampleur mais aujourd’hui, je n’ai pas pu me résoudre à rester chez moi », confie Donato Colucci, chef scout de 44 ans.

En début de soirée, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait usage de bombes lacrymogènes et de canons à eau pour répliquer aux jets de bouteilles et de pétards. Onze personnes ont été arrêtées, selon l’agence Ansa. Des manifestations très suivies se tiennent chaque jour dans plusieurs villes italiennes depuis le début de l’interception de la flottille internationale d’aide pour Gaza par les forces israéliennes mercredi soir.

Les Espagnols en soutien à leurs concitoyens de la flottille

A Madrid, ils étaient près de 92.000 à marcher pour Gaza, selon la délégation du gouvernement à Madrid. « C’est nous, ceux dont la vie n’est pas en danger, qui devons lutter pour ceux qui souffrent véritablement », a avancé Marcos Pagadizabal, un étudiant de 19 ans.

A Barcelone, c’est derrière une immense banderole rouge sur laquelle on pouvait lire « Arrêtons le génocide en Palestine. Halte au commerce d’armes avec Israël », que quelque 70.000 manifestants, selon la police municipale, ont défilé dans les rues du centre-ville. « C’est la seule chose qui peut donner un peu de courage à la population palestinienne : voir que le monde entier se mobilise pour leur témoigner sa solidarité », estime Jordi Bas, un enseignant de 40 ans.

Marta Carranza, une retraitée de 65 ans, drapeau palestinien sur le dos, était déjà dans la rue jeudi « lorsque la flottille a été interceptée ». « Nous nous attendions à ce que les choses prennent une tournure sérieuse aujourd’hui », dit-elle. Une cinquantaine d’Espagnols figurent parmi les membres de la flottille Global Sumud (quelque 45 navires et des centaines de militants à bord) détenus en Israël, selon Madrid.

Ambiance tendue à Londres

A Londres, un millier de personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square pour soutenir le groupe Palestine Action, classé « terroriste » par le gouvernement début juillet à la suite d’actes de vandalisme. « Je suis à la fois solidaire de la communauté juive de Manchester et opposée au génocide en Palestine », a expliqué l’une des manifestantes, Tessa, 31 ans.

L’attentat à Manchester devant une synagogue, très fréquentée pour la fête juive de Yom Kippour, a fait deux morts et trois blessés graves. Dans ce contexte, les autorités avaient appelé à reporter des manifestations propalestiniennes. Au moins 442 personnes ont été arrêtées par la police, pour « soutien à une organisation interdite ».

Bientôt une nouvelle flottille ?

En France, des manifestations étaient organisées pour soutenir la flottille d’aide à Gaza et demander à Emmanuel Macron des « sanctions » contre Israël afin de lever le blocus imposé au territoire palestinien. A Paris, les manifestants (10.000 selon les organisateurs, 5.000 selon la police) ont défilé sous une forêt de drapeaux palestiniens, aux cris de « Vive la flottille ! », « Gaza, Paris est avec toi ! ».

Notre dossier sur Gaza

« Nous n’arrêterons jamais ! Cette flottille-là n’est pas allée jusqu’à Gaza, mais nous en enverrons une autre, puis encore une autre, jusqu’à ce que la Palestine et Gaza soient libres », a lancé à la foule Hélène Coron, porte-parole de la délégation française de la flottille.