Par
Léa Pippinato
Publié le
5 oct. 2025 à 20h15
Le 2 octobre dernier, la Maison pour tous François Villon, dans le quartier des Cévennes, à l’ouest de Montpellier, a donné le coup d’envoi du festival Art2Rue. Pour sa huitième édition, l’événement a mis en avant un thème fort : le handicap dans les cultures urbaines. Une manière d’affirmer que la différence nourrit la création et renforce le lien collectif.
La soirée d’ouverture a posé le ton : un mois placé sous le signe du partage, de l’inclusion et de la diversité artistique. Concerts, expositions, battles, projections et ateliers rythmeront encore tout le mois d’octobre dans plusieurs lieux de la ville.
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Depuis ses débuts, Art2Rue fait dialoguer les quartiers de Montpellier à travers l’art. Les maisons pour tous, les places, les murs et les galeries deviennent autant de scènes où se croisent amateurs, curieux et artistes confirmés. Cette édition 2025 prolonge cet esprit de lien. Les organisateurs ont voulu un festival à hauteur d’humain, capable de fédérer enfants, adolescents, adultes et seniors autour d’une même énergie. À chaque rendez-vous, l’objectif reste le même : transformer la rue en lieu d’expression et de partage. Et pour illustrer cette richesse, voici quelques temps forts qui marqueront ce mois d’octobre.
🎨 Farah Ajili, les Trois Grâces version street-art
Peintre et street-artiste montpelliéraine, Farah Ajili signe l’affiche officielle d’Art2Rue 2025. Elle a conçu pour le festival une série de dix toiles inédites, dont la pièce centrale revisite Les Trois Grâces, emblème de la place de la Comédie. Son interprétation transpose ces figures mythologiques dans la rue : l’une devient graffeuse, une autre street-artiste, la troisième DJ. Ensemble, elles incarnent la diversité et la puissance des femmes d’aujourd’hui.
Farah Ajili a choisi de mêler les couleurs de Montpellier – le bleu et l’orange – pour souligner le lien entre la ville et ses artistes. Son travail fait écho à Octobre Rose et au thème du handicap, en célébrant la force des femmes dans leurs luttes, qu’elles soient intimes, sociales ou artistiques. L’une de ses œuvres rend hommage à La Singla, danseuse flamenca née presque sourde, dont la virtuosité a bouleversé les scènes européennes.
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Danse, mouvement et jeunesse
Ce mercredi 8 octobre 2025, le centre commercial Polygone accueillera la première grande journée publique du festival, entièrement consacrée aux arts de rue. Dès 14h30, la danseuse Alice Lacouture présentera une performance électro, née dans les clubs parisiens du début des années 2000. Trois danseuses y incarneront une gestuelle à la croisée du club et de la rue. À 15h30, les jeunes musiciens de l’Orchestre arabo-andalou junior, dirigés par Rabie Houti, proposeront un voyage musical à travers les traditions du Maghreb. Puis à 16h30, la compagnie Virgule offrira un moment fort avec Royaume(s), spectacle collectif et inclusif mêlant hip-hop et danse contemporaine. En parallèle, le Fablab de l’Espace Gisèle Halimi présentera une série de gravures sur bois créées spécialement pour le projet Art2Rue.
Le samedi 11 octobre, le festival mettra la jeunesse à l’honneur avec le Battle Kids Art2Rue, organisé à la Maison pour tous Vert Bois. Les meilleurs danseurs venus de toute l’Occitanie s’affronteront dans deux catégories, débutants et confirmés. Le charismatique Youval animera la rencontre, épaulé par DJ Atilla aux platines. Un jury de professionnels départagera les participants dans une ambiance bienveillante. L’entrée restera libre, fidèle à l’esprit du festival.
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Du 20 au 22 octobre, le danseur Boogalock animera un stage de breakdance à la Maison pour tous Nazareth. Ouvert aux enfants dès 8 ans, ce stage gratuit, soutenu par l’Armée du Salut et l’association Bien vivre à Aiguelongue, permettra aux participants d’apprendre les bases du break, de progresser et de préparer une représentation finale. Enfin, du 27 au 30 octobre, trente adolescents participeront à un workshop de danse mené par la compagnie Virgule, en partenariat avec le Centre chorégraphique national de Montpellier. Pendant quatre jours, ils exploreront le hip-hop, la danse contemporaine, le théâtre et le mime. L’expérience se conclura par une restitution publique autour du spectacle Royaume(s).
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Expositions et street-art
Du 13 au 31 octobre, la Maison pour tous François Villon accueillera le travail du street-artiste OUPS. Originaire de Villeneuve-lès-Maguelone, il s’est fait connaître grâce à ses « Cox » : des rochers peints de coccinelles rouges ou bleues, devenues symboles de liberté et de bonne humeur. Son univers poétique, souvent teinté de bleu, relie la nature à la ville et invite à un regard plus léger sur le monde urbain. Le samedi 18 octobre, la soirée Street Art aux couleurs latines proposera un voyage musical et visuel. À 18h30, le documentaire brésilien Hip Hop Serra : Resistência Cultural Na Cidade Imperial, présenté par Daniel Ilê, reviendra sur le rôle du hip-hop dans la transformation sociale à Petrópolis, au Brésil. Puis, à 21h, le groupe La Lita – mené par l’artiste péruvienne Nicole Rafael – fusionnera rap, hip-hop et sonorités latino-américaines.
Graffeurs, danseurs, musiciens… À Montpellier, Art2Rue transforme la ville en une vaste scène ouverte. (©Métropolitain / LP)
Le samedi 25 octobre, place à la parole et à la mémoire du graffiti avec le graffeur genevois Serval. À la Maison pour tous Léo Lagrange, l’artiste retracera l’histoire des icônes du street-art, nées sur les métros des années 1980 avant d’envahir la culture populaire mondiale. Avec plus de trente ans de pratique, Serval offrira une immersion dans un univers où lettres, formes et émotions se mêlent en un langage universel.
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