L’Italie a annoncé dimanche travailler avec les États-Unis et la Commission européenne afin d’éviter la mise en place de droits antidumping sur les pâtes italiennes, une mesure envisagée par Washington qui inquiète fortement les producteurs de la péninsule.
Début septembre, le département américain du Commerce a indiqué qu’il prévoyait d’imposer, à partir de janvier 2026, des droits provisoires de plus de 91 %, s’ajoutant aux 15 % déjà en vigueur. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de dumping visant certaines marques italiennes exportant à des prix inférieurs à ceux du marché.
Le ministère italien des Affaires étrangères a affirmé « travailler en étroite collaboration avec les entreprises concernées et en consultation avec la Commission européenne afin de s’assurer que le ministère américain réexamine les droits provisoires imposés à nos entreprises ». Rome a également mobilisé son ambassade à Washington pour « aider les entreprises à faire valoir leurs droits ».
De vives réactions en Italie
« Le gouvernement italien espère que les États-Unis reconnaîtront l’intégrité et la pleine volonté de nos producteurs de coopérer à l’enquête en cours », a ajouté la diplomatie italienne dans un communiqué. L’annonce de cette surtaxe a provoqué de vives réactions en Italie. Le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida a dénoncé « un mécanisme hyperprotectionniste contre nos producteurs de pâtes », tandis que la principale association agricole Coldiretti a mis en garde contre un « coup fatal » pour le secteur.
Ces mesures « inacceptables et abusives » seraient « liées au projet de Donald Trump de délocaliser la production aux États-Unis », a estimé l’organisation, appelant l’Union européenne et Rome à « protéger un véritable symbole du régime méditerranéen ».
Les États-Unis constituent un marché stratégique pour les producteurs italiens, représentant près de 671 millions d’euros d’exportations en 2024, soit environ 17 % des ventes totales de pâtes à l’étranger.