l’essentiel
Un homme de 26 ans a été mis en examen pour « tentative de meurtre en bande organisée », dimanche 5 octobre. L’ultime fusillade en date à Toulouse pose encore bien des questions.
Son pronostic vital « n’est plus engagé ». Mais le jeune homme de 22 ans pris pour cible par des tireurs à bord d’une Mercedes, dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 octobre 2025, à Toulouse, a frôlé le pire. Un projectile lui a « perforé le poumon », selon le parquet de Toulouse.
L’affaire se joue en deux temps. Vers 23 h 30, une patrouille de la BST Mirail présente quartier Bagatelle aperçoit un conducteur emprunter une rue à contresens. Gyrophare, deux tons. Mais l’automobiliste accélère. Les policiers n’imaginent pas encore ce que cache ce refus d’obtempérer.
Course-poursuite et arme de poing
Après une course-poursuite à vive allure, un passage sur le périph et de multiples infractions routières cumulées, la Mercedes est stoppée à hauteur de la sortie des Minimes. Trois hommes se trouvent à bord.
Dans leur fuite, ils se sont débarrassés d’un objet sous un pont, près du canal. La fouille permet de saisir une arme de poing. Qui matche avec des douilles saisies sur la banquette arrière.
Un blessé par balle dans une voiture à contresens
Concomitamment, à Bagatelle, une conductrice emprunte elle aussi un sens interdit sous les yeux d’une patrouille de la police municipale. Les agents se portent à sa hauteur : un homme couvert de sang gît dans l’habitacle. Ils escortent la femme affolée jusqu’à la clinique Ambroise-Paré. Le deuxième temps de l’affaire.
Lorsque les forces de l’ordre combinent ces deux événements, il devient clair qu’ils ont d’un côté, une victime de fusillade, et de l’autre, les tireurs potentiels. La balistique et la vidéoprotection confirment le lien.
Un tireur ouvre le feu… sur la voiture
Mais les premières investigations menées par les enquêteurs de la DCOS (Division de la criminalité organisée et spécialisée) évoquent une scène antérieure au coup de feu qui a blessé la victime. Et révèlent un scénario plus complexe.
Le trio se trouvait en effet dans une voiture stationnée, « en train de regarder un match de foot sur une tablette » selon un connaisseur du dossier, lorsqu’un tireur s’est approché d’eux et a ouvert le feu. Il a manqué sa cible. Un projectile aurait été retrouvé à l’arrière du siège conducteur, sans qu’il l’ait transpercé. Mais il aurait surtout impliqué une riposte immédiate.
Le suspect écroué ?
Le blessé par balle au poumon est-il l’homme qui a tiré en premier sur la voiture ? S’agit-il d’une victime collatérale ? Au terme de leur garde à vue, les trois suspects ont été déférés devant un juge d’instruction, ce dimanche 5 octobre.
Le juge d’instruction n’a finalement mis en examen que l’auteur présumé du coup de feu, âgé de 26 ans et défendu par Me Jean-Baptiste Colombani, du barreau de Paris, pour « tentative de meurtre en bande organisée ». Le parquet a requis son placement en détention.
Les deux autres occupants du véhicule ont été placés sous le statut de « témoins assistés », avant leur remise en liberté. « Je suis satisfait que le juge d’instruction ait pu faire la part des choses et constater que mon client n’avait rien à voir avec cette histoire », se félicite Me Alexandre Parra-Bruguière. Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire pour faire la pleine lumière sur cette affaire.