Plus de pouvoir pour la police britannique : c’est ce qu’a annoncé ce dimanche le gouvernement, qui veut permettre aux forces de l’ordre de pouvoir imposer des restrictions à certaines manifestations. L’exécutif a notamment cité les rassemblements propalestiniens, qui suscitent « des craintes importantes » au sein de la communauté juive.
Cette annonce intervient trois jours après l’attaque devant une synagogue à Manchester, dans laquelle deux personnes ont été tuées et trois grièvement blessées. Le gouvernement et la police avaient ensuite appelé à reporter ou annuler, en solidarité avec la communauté juive, des manifestations propalestiniennes prévues ce week-end.
Manifestations régulières au Royaume-Uni
Leur maintien a été qualifié de « déshonorant » par la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood. Samedi, 488 personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté en soutien au groupe Palestine Action, classé « terroriste » par le gouvernement. Parmi elles se trouvaient de nombreux retraités, des étudiants, un prêtre, etc.
Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la guerre à Gaza, des manifestations propalestiniennes ont lieu régulièrement à Londres et dans d’autres villes du Royaume-Uni. « Des manifestations de grande ampleur et répétées peuvent laisser certaines parties de notre pays, en particulier des communautés religieuses, se sentir en insécurité », a déclaré la ministre de l’Intérieur, citée dans un communiqué. Elle a mis avant les « craintes importantes » au sein de la communauté juive.
La police pourra imposer des « conditions »
Les « renforcements de la législation » annoncés ce dimanche permettent, selon Shabana Mahmood, « de protéger le droit de manifester tout en veillant à ce que chacun se sente en sécurité dans ce pays ». Ils permettent à la police d’imposer des « conditions » et des « restrictions » aux manifestations. La police pourra notamment « limiter la durée » du rassemblement.
« Si une manifestation a lieu au même endroit pendant plusieurs semaines consécutives et provoque des troubles répétés, la police aura le pouvoir, par exemple, d’ordonner aux organisateurs de la tenir ailleurs », est-il écrit dans le communiqué du Home Office. En appelant vendredi Palestine Action à annuler son rassemblement, le chef de la police de Londres Mark Roley a rappelé que la police britannique n’avait « pas le pouvoir » d’interdire les manifestations.