Le gouverneur Gavin Newsom s’est engagé à contester cette décision devant les tribunaux.

Washington n’a pas annoncé officiellement l’appel et l’envoi de la Garde nationale de Californie en Oregon, contrairement à ce qui s’était produit samedi lorsque le gouverneur de l’Illinois avait annoncé la mobilisation des troupes dans son État.

La gouverneure de l’Oregon, Tina Kotek, a affirmé que 101 membres de la Garde nationale de Californie étaient arrivés dans son État samedi soir par avion et que d’autres étaient en route. Mme Kotek a précisé qu’il n’y avait eu aucune communication officielle avec le gouvernement fédéral au sujet de ce déploiement.

«Cette action semble intentionnelle pour contourner la décision rendue hier par une juge fédérale, a déclaré Mme Kotek dimanche. Une intervention militaire n’est pas nécessaire en Oregon. Il n’y a pas d’insurrection à Portland. Aucune menace pour la sécurité nationale. L’Oregon est notre maison, pas une cible militaire.» Un porte-parole de la police de Portland a refusé de commenter la présence de membres de la Garde nationale de Californie dans la ville. Un porte-parole de Mme Kotek a déclaré dimanche ne pas pouvoir vérifier la localisation actuelle des membres de la Garde arrivés samedi, orientant les questions vers le ministère de la Défense.

La Garde nationale de Californie a également transmis les questions au ministère de la Défense. Un porte-parole du ministère a refusé de commenter. La Maison-Blanche n’a pas réagi dans l’immédiat.

M. Newsom, un démocrate, a déclaré dans un communiqué que des soldats californiens étaient en route dimanche et a affirmé que ce déploiement représentait un «abus de droit et de pouvoir flagrant». Il a ajouté que ces troupes avaient été «fédéralisées» et placées sous le contrôle du président il y a des mois en réponse aux troubles à Los Angeles.

 

«Le commandant en chef utilise l’armée américaine comme une arme politique contre les citoyens américains, a soutenu M. Newsom. Nous porterons cette affaire devant les tribunaux, mais le public ne peut rester silencieux face à une conduite aussi irresponsable et autoritaire de la part du président des États-Unis.»

Une juge fédérale nommée par M. Trump a temporairement bloqué samedi le projet de déployer la Garde nationale de l’Oregon à Portland pour protéger les biens fédéraux. Cette tentative faisait suite à des manifestations qui ont laissé la ville comme «ravagée par la guerre», selon le président. Des responsables de l’Oregon et des habitants de Portland jugent cette description absurde.

La juge Karin Immergut a déclaré que les manifestations relativement limitées observées dans la ville ne justifiaient pas le recours aux forces fédérales et qu’autoriser ce déploiement pourrait porter atteinte à la souveraineté de l’Oregon.

Le maire de Portland, Keith Wilson, a déclaré dimanche que la ville continuait de chercher des moyens légaux pour empêcher tout déploiement de la Garde nationale.

«Cette action contourne la décision du tribunal et menace d’enflammer une communauté restée pacifique, a affirmé M. Wilson. Notre équipe juridique travaille en coordination avec nos partenaires et prendra immédiatement toutes les mesures légales nécessaires pour faire respecter l’ordonnance de la juge et protéger les droits des habitants de Portland.» Le bâtiment de la police de l’immigration à Portland a récemment été le théâtre de manifestations nocturnes.

M. Trump a affirmé que Portland et Chicago sont en proie à la criminalité et aux troubles, décrivant Portland comme une «zone de guerre».

 Depuis le début de son second mandat, le président a envoyé ou évoqué l’envoi de troupes dans dix villes.

Samedi, M. Trump a autorisé le déploiement de 300 soldats de la Garde nationale de l’Illinois pour protéger les agents et les biens fédéraux à Chicago.