Couverture du livre pour enfants « Sous le pommier en fleur » (Grasset, 2025)

Sous le pommier en fleur
Texte : Henri Meunier
Dessin : Olivier Latyk
Éditeur : Grasset
Date de parution : 24 septembre 2025
Genre : Album jeunesse, Premières lectures

Sous le pommier en fleur est un album jeunesse destiné aux enfants dès 6 ans, qui fait l’éloge du lâcher-prise et de l’amitié. Une fois n’est pas coutume, le héros n’est ni un enfant ni un personnage merveilleux, mais un quadragénaire solitaire dont la vie va être bouleversée par l’arrivée d’un pensionnaire pour le moins inattendu… un hippopotame légué par son oncle aventurier. Plein d’humour et de poésie, ce texte original est aussi magnifiquement illustré.

Monsieur Bérard est un homme discret et solitaire, obsédé par l’ordre et la régularité. Comptable de profession, il sort aussi peu que possible, préférant un quotidien sans surprise. Mais lorsque son oncle décède et lui confie, en héritage, la garde de son animal de compagnie — un hippopotame prénommé Arthur — c’est la panique. Comment intégrer un tel colocataire dans un quotidien millimétré ? Car Monsieur Bérard, tout rigide qu’il soit, a le sens du devoir, et ne peut se résoudre à se débarrasser de l’animal. Fort heureusement : car après quelques jours, une amitié inattendue va naître entre l’homme et l’hippopotame, modifiant peu à peu la vision du monde de ce misanthrope invétéré.

Un peu à la manière d’une fable, Sous le pommier en fleur met en garde contre le désir de tout contrôler et célèbre l’ouverture à l’autre comme un chemin vers le bonheur. L’hippopotame incarne ici la figure de l’étranger : un inconnu si différent qu’il suscite d’abord l’indifférence, voire la crainte, mais qui peut devenir un ami précieux si l’on prend le temps de briser la glace.

Le texte, à l’humour subtil, empreint d’ironie et de tendresse, prend une dimension poétique grâce aux illustrations lumineuses d’Olivier Latyk. Celles-ci varient dans leur mise en page : tantôt en double page, tantôt en vis-à-vis du texte, ou encore en petites vignettes disséminées ici et là. Elles séduisent par leurs beaux dégradés de couleurs et l’usage délicat de voiles de lumière ou d’ombre. Le dénouement, enfin, est à la fois doux-amer et profondément touchant.