Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission, lundi, quelques heures seulement après avoir nommé son gouvernement.
lire plus tard
Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte franceinfo
Sans paiement. Sans abonnement.
Fermer la fenêtre d’activation des notifications France Info
créer votre compte
se connecter
Fermer la fenêtre de présentation
Publié le 06/10/2025 10:56
Temps de lecture : 4min
Assemblée Nationale, Paris, France. Photo d’illustration. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)
Le Premier ministre a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, a annoncé l’Elysée lundi 6 octobre, au lendemain seulement de la nomination d’un nouveau gouvernement.
« Prévisible » et « logique », d’après LR
« C’était prévisible, il y a eu un problème de loyauté », estime Julien Aubert, vice-président du parti Les Républicains sur franceinfo. « Faire des passations de pouvoir alors que nous nous réunissions en même temps c’était prendre un risque d’avoir, brutalement, simultanément, une explosion du gouvernement, alors qu’il est en train de se composer », commence Julien Aubert. Pour lui, la démission du Premier ministre était donc « prévisible » et « logique ». « Sébastien Lecornu n’avait pas dit tout ce qu’il prévoyait de faire à Bruno Retailleau, qui en a été extrêmement déçu. C’est quelqu’un d’honnête qui avait cru à la parole du Premier ministre », mais « une fois que la confiance est rompue, c’est très compliqué de la remettre en place », poursuit le vice-président LR.
« Grosse surprise », estime la gauche
« Là, la grosse surprise c’est qu’on a un gouvernement qui démissionne avant même le discours de politique générale du Premier ministre », lance Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes sur franceinfo. « C’est-à-dire qu’on a une démission d’un gouvernement démissionnaire », ajoute-t-elle, « Est-ce que le ministre démissionnaire de l’Economie, c’est Eric Lombard ou est ce que c’est Roland Lescure, qui a été nommé ? On ne sait même plus vraiment, c’est tragique », assure la patronne des Ecologistes.
« Ce qui vient de se passer dépasse l’imagination », a immédiatement réagi sur France Inter le chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud. « Nous avions envisagé tous les scénarios, sauf celui-là », ajoute-t-il. Le Socialiste pointe la responsabilité du Premier ministre, « incapable de s’entendre avec ses propres forces politiques » et celle d’Emmanuel Macron, qui a refusé « de changer de cap » politique. « Je me demandais s’il restait un gaulliste dans ce pays. Il en restait un, et il vient de démissionner avec dignité et honneur », salue sur X le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Le député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, réclame, lui, la démission d’Emmanuel Macron sur France Inter. « On voit bien que c’est son obstination qui bloque le pays », ajoute-t-il. « Il doit démissionner ou les parlementaires doivent demander sa destitution », affirme-t-il. Il faut que les deux tiers des parlementaires votent la destitution pour qu’elle soit mise en œuvre. « Emmanuel Macron peut aussi comprendre, au nom de l’intérêt général, qu’il doit démissionner », déclare encore Éric Coquerel.
« Une mesure de sagesse », pour le RN
La démission de Sébastien Lecornu est « une mesure de sagesse », estime Marine Le Pen lors d’un point presse. La présidente des députés du Rassemblement national juge que cette démission « règle la question de la censure, et maintenant ça pose une question au Président de la République : est-ce qu’il peut continuer à résister à la dissolution ? ». Pour elle, il faut « en revenir aux urnes ». Elle appelle Emmanuel Macron à « dissoudre l’Assemblée Nationale, car nous sommes au bout du chemin ».
Le président du RN Jordan Bardella appelle Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. « Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes et sans la dissolution de l’Assemblée nationale », a réagi Jordan Bardella en arrivant au siège de son parti.
La démission de Sébastien Lecornu quelques heures après la nomination de son gouvernement « est pathétique et triste », voire « inacceptable », dit Philippe Ballard, député Rassemblement national de l’Oise et porte-parole du parti d’extrême droite, sur franceinfo. Il ajoute que « c’est soit la dissolution soit la démission » d’Emmanuel Macron.