Le président de la fédération française de basket-ball (FFBB), Jean-Pierre Hunckler, était à Montpellier pour Héraia, dimanche 5 octobre.
Quelles sont les conclusions tirées après deux championnats d’Europe sans médaille pour les équipes de France ?
On était sur de la reconstruction, surtout chez les garçons puisqu’il y a un nouveau staff et une nouvelle équipe. On n’a pas eu de chance non plus avec beaucoup de blessures. Avec les filles, on fait quand même un résultat qui est assez intéressant puisqu’on a beaucoup de joueuses qui sont très jeunes. Les deux demi-finales se jouent à un point. Concernant les garçons, je dirais qu’on a fait une très bonne première phase. On démarre mal le match face à la Géorgie. Et après, avec le manque de joueurs d’expérience, on ne revient pas dans un match où on a donné la confiance à la Géorgie, qui a fait un très bon match. J’ai quelques regrets sur les garçons. On prépare déjà les Jeux Olympiques 2028.
Vous regrettez l’absence de certains joueurs ou joueuses ?
Il n’y a pas à regretter. Je pense qu’il faut qu’on s’habitue travailler d’une manière différente. On a quand même des filles qui sont revenues, mais pas toutes. Ce n’est pas parce qu’elles ne viennent pas qu’elles n’ont pas l’amour du maillot.

Jean-Pierre Hunckler a pu profiter du beau match entre le BLMA et Villeneuve-d’Ascq.
Midi Libre – JEAN MICHEL MART
On évoque l’arrivée de la NBA en Europe en 2027. Les championnats nationaux sont-ils en danger ?
La NBA a signé un accord avec la FIBA pour que les championnats nationaux et les équipes nationales soient préservés. Les règles FIBA vont être appliquées, les matchs se dérouleront en 4×10 minutes par exemple. Pour la Betclic Élite, ça va aller globalement. Pour les clubs qui participent à l’Euroleague, ça peut devenir très compliqué.
« On a refusé 150 000 jeunes »
Comment faire pour améliorer la visibilité du basket français et de ses championnats ?
Tout le monde dit qu’on est en manque de visibilité, pourtant il n’y a jamais eu autant de matchs télévisés de basket qu’en ce moment. On a resigné un contrat avec Sport en France, qui est une très bonne chose. Il y a des accords qui sont signés avec aussi France Télévisions au niveau des chaînes régionales. La chaîne L’Équipe diffuse le fameux match du dimanche. Les audimat sont bons contrairement à ce que les gens peuvent penser.
Ça se ressent au niveau de licence avec un effet Wembanyama ?
Nos clubs sont déjà saturés. L’an dernier, on a refusé 150 000 jeunes, ce qui est énorme. L’année d’avant, c’était 80 000. Là, cette année, aujourd’hui, on est déjà avec une bonne majorité de clubs qui sont à saturation. Il faut qu’on travaille pour comment accueillir les sportifs différemment
Comment jugez-vous la santé du basket féminin professionnel avec Tarbes, relégué administrativement ?
Le sport féminin globalement se porte bien. Les clubs sont en bonne santé. Tarbes, ce n’est pas une problématique de cette année. Ça fait des années qu’ils jouaient avec les règles. Ils ont dépassé ces règles. Pendant les trois dernières années, ils ont payé des amendes pour dépassement de la masse salariale. À force d’aller dans le déni, ils se punissent tout seuls. Je ne peux que regretter qu’un club tombe. Au niveau éthique et au niveau sportif, il fallait qu’on prenne les bonnes décisions.
Un mot sur Héraia qui met en valeur le sport féminin…
C’est clair qu’aujourd’hui ce sont des journées comme ça qui font la meilleure promotion. Félicitations au club d’organiser ça.