« J’ai l’intime conviction que c’est Cédric Jubillar qui l’a fait », assure l’amant de Delphine au sujet de sa disparition

La présidente de la cour d’assises a demandé après le témoignage de Donat-Jean, l’amant de Delphine jusqu’à sa disparition en décembre 2020 s’il avait quelque chose à ajouter. La réponse est claire : « Oui. Aujourd’hui, j’ai l’intime conviction que c’est Cédric Jubillar qui l’a fait »

Un autre homme rencontré sur Gleeden également entendu

La salle d’audience, comble comme depuis le début des débats, le 22 septembre, a d’abord entendu lundi un autre homme, que l’infirmière disparue avait rencontré antérieurement sur l’application de rencontres extraconjugales Gleeden.

Delphine et lui, a expliqué ce responsable d’un bureau d’études domicilié dans le Gard, s’étaient vite « rendus compte que beaucoup de kilomètres nous séparaient et qu’une rencontre physique serait compliquée ».

Pourtant, a-t-il raconté, « le courant passait bien, donc on a continué d’échanger », notamment à propos des enfants de Delphine, Louis et Elyah, qui avaient 6 ans et 18 mois lors de sa disparition, ce qui a conduit ce témoin à spontanément exclure, lui aussi, l’hypothèse d’un départ volontaire de la jeune femme au vu de l’amour qu’elle portait à ses enfants.

La conversation régulière et enthousiaste, qui de Gleeden était passée sur l’application de messagerie cryptée WhatsApp, s’était finalement arrêtée après quelques mois. « J’ai supposé qu’elle avait fait une rencontre avec une personne géographiquement plus près », a-t-il expliqué. « Je suis passé à autre chose, jusqu’en décembre », lorsqu’il découvre le portrait de Delphine dans la presse après sa disparition.

« Delphine a reçu des menaces de son mari […] aujourd’hui elle a disparu », déclare son amant

«Delphine, au bout d’un moment, a reçu des menaces de son mari. […] Ce que je constate, c’est qu’aujourd’hui elle a disparu », a déclaré l’amant avec lequel l’infirmière disparue en 2020 envisageait de refaire sa vie.

Polaire noire sur le dos, agité de mouvements nerveux, Cédric Jubillar a assisté à la déposition de cet homme, expert automobile, avec lequel Delphine voulait s’engager après le divorce. « On ne savait pas où ça allait mener et finalement c’est devenu passionnel », a-t-il expliqué à propos de cette relation qui, d’une aventure extraconjugale, était devenue « une nouvelle ligne droite qui s’ouvrait dans un virage » de leurs vies.

Delphine Jubillar, née Aussaguel, ne lui avait « jamais parlé » de violences psychiques ou physiques de la part de Cédric, a-t-il déclaré.

Son ex-compagne, un temps soupçonnée avant d’être écartée par les enquêteurs, avec laquelle il a partagé onze ans de vie commune et eu un enfant, avait témoigné jeudi à la barre, dressant un portrait peu élogieux de celui avec qui Delphine Jubillar envisageait de refaire sa vie.

L’amant de Montauban décrit une relation « passionnée » avec Delphine

Donat-Jean M., 44 ans aujourd’hui, raconte à la barre une relation « passionnée » avec Delphine et « pas uniquement charnelle », marquée par « des discussions intarissables, qui ne s’arrêtaient jamais ». « Je trouve triste la tournure qu’a pris cette histoire », a-t-il dit d’emblée, visiblement et nerveux au tout début de son témoignage avant de renvoyer l’image d’un homme sûr de lui, bras croisés sur la poitrine dans sa chemise bleue près du corps. « L’amant de Montauban » explique que Delphine lui parlait beaucoup de son travail et de ses enfants, « ses fiertés » , peu de son mari Cédric. « Elle était gênée pour les sorties avec ses amies, parce qu’il n’était pas sortable ».

A l’entrée du témoin, le « rival » qu’il n’a jamais rencontré, l’accusé a souri à l’intention d’un proche dans le public et s’est frotté les mains. Maintenant, il baille ou tressaute nerveusement, raconte notre journaliste sur place, Hélène Ménal.

La rencontre entre Delphine et son amant

Le 26 avril 2020, Delphine s’inscrit sur le site de rencontres Gleeden. Elle fait alors la connaissance de Donat-Jean, un homme habitant à Montauban dans le Tarn-et-Garonne. Après plusieurs semaines d’échanges sur Internet, ils se rencontrent le 21 juillet 2020 dans un parc de loisirs du Tarn. C’est à ce moment-là que leur relation extraconjugale débute.

Selon les échanges révélés par l’enquête, Delphine et Donat-Jean se rencontraient en moyenne tous les quinze jours à l’hôtel ou à l’extérieur. Avant la disparition de Delphine, les amants prévoyaient même leur mise en ménage en début d’année 2021.

Des cris étouffés entendus durant la nuit de la disparition de Delphine… Des voisines des Jubillar attendues à la barre cet après-midi

La cour d’assises du Tarn, présidée par Hélène Ratinaud, entendra lundi après-midi des voisines du domicile des Jubillar à Cagnac-les-Mines dans le Tarn qui assurent avoir entendu les cris étouffés d’une femme au cours de la nuit de la disparition, entre le 15 et le 16 décembre 2020.

Le récit très attendu de « L’amant de Montauban »

Il est le destinataire du tout dernier signe de vie de Delphine Jubillar : une photo d’elle en tenue de nuit envoyée à 22h55 le 15 décembre 2020. Un message qui, selon la théorie l’accusation, a pu faire « vriller » Cédric Jubillar et scellé le sort de Delphine. Donat-Jean M., que les médias ont baptisé « l’amant de Montauban », témoignera ce lundi matin.

Avec Delphine, ils s’étaient rencontrés l’été précédent la disparition et entretenaient une relation si passionnée qu’ils avaient tous deux décidé de quitter leurs conjoints respectifs.

Bonjour, et bienvenue dans ce live au 9e jour du procès de Cédric Jubillar

Le procès de Cédric Jubillar entre dans une troisième semaine décisive, avec notamment les témoignages de la mère de Cédric Jubillar et des femmes qu’il a fréquentées après la disparition de son épouse Delphine. Suivez avec nous les temps forts des audiences sur cette affaire sans corps, ni aveux.