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Surchargés, épuisés, inquiets : les inspecteurs du permis de conduire montent au créneau. À Toulouse, ils alertent sur une crise qui pénalise candidats et professionnels, et dénoncent l’inaction des pouvoirs publics.
Face au manque d’inspecteurs du permis de conduire, les professionnels du secteur ont décidé de frapper fort. Retards d’examen, surcharge de travail, hausse des fraudes : une situation qu’ils qualifient d’intenable.
Les grévistes ont tenté de sensibiliser les automobilistes en distribuant des tracts.
DDM – LAURENT DARD
Une opération de filtrage sur le périphérique toulousain, initialement envisagée, a été annulée faute de déclaration en préfecture dans les délais et de mobilisation suffisante des autos-écoles.
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Finalement, une trentaine d’inspecteurs et de responsables d’auto-écoles venus de toute l’Occitanie se sont rassemblés ce lundi matin sur le rond-point Lalande, à Toulouse. Objectif : sensibiliser les automobilistes à la pénurie d’inspecteurs. Les manifestants réclament 150 postes d’inspecteurs et 20 postes de délégués supplémentaires.
Une hausse des candidatures depuis janvier 2024
« On perd des postes d’inspecteurs tous les ans », dénonce Olivier Ramon, délégué régional Occitanie Snica-FO des inspecteurs du permis de conduire. « C’est un choix du gouvernement de réduire les recrutements, mais on arrive à des situations catastrophiques, notamment depuis l’ouverture du permis de conduire aux jeunes de 17 ans en janvier 2024. »
« On accumule les heures, on travaille le samedi, les vacances accordées peuvent être refusées. Nous n’en sommes pas au burn-out, mais nous sommes fatigués par ce travail incessant qui demande beaucoup de concentration », lance aussi Cécile Legourd, déléguée départementale FO du Gard.
« Ce n’est pas normal qu’un candidat doive attendre sept mois en moyenne pour passer le permis ! » tempête Baptiste Vallet, venu de l’Hérault. Le représentant syndical demande lui aussi plus d’inspecteurs, ainsi qu’un minimum de 28 heures de conduite obligatoires avant de pouvoir se présenter à l’examen, ce qui réduirait les délais d’attente et augmenterait les chances de réussite.
« Pour les jeunes, cette situation peut devenir un véritable frein à la formation, à l’accès à l’emploi et à l’autonomie, surtout en zone rurale. »
Autre impact du manque d’inspecteurs : la baisse du nombre de contrôles dans les centres habilités à faire passer l’examen du code de la route. Selon les syndicats, jusqu’à 38 % de fraudes seraient constatées dans certains organismes, faute de contrôles suffisants.
Chaque lundi du mois d’octobre, une opération similaire sera menée quelque part en Occitanie, préviennent les manifestants.