Surprise, pour les automobilistes ayant emprunté l’autoroute A7 à Marseille, lundi 6 octobre, pour aller travailler. L’inscription « Christ est mort pour nos pêchés », peinte depuis 7 décennies à hauteur de Saint-Antoine, a été vandalisée dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 octobre. « Gaza est mort pour nos pêchés », peut-on désormais lire à la place du verset de la Bible, toujours en lettres blanches sur fond bleu. À gauche, ce qui semble être la signature d’un graffeur a été ajoutée.
« On m’a averti lundi matin, par téléphone, confirme Jean-Louis Kérimian, dit « Ago », président de l’église évangélique arménienne de Saint-Antoine, qui est à l’origine de l’inscription. Cela a certainement été fait dans le week-end. Bien sûr, ça ne laisse pas indifférent, mais ça ne m’ébranle pas, ni ne m’émeut plus que ça. »
Un tag alors que des négociations s’ouvrent pour la paix à Gaza
Le tag fait son apparition à la veille du 2e anniversaire des attaques terroristes du Hamas contre Israël, qui ont causé la mort de 1 219 Israéliens et l’enlèvement de 251 personnes.
Ce qui est décrit comme un « génocide » par une commission de l’ONU suscite fréquemment des manifestations en Provence, en particulier à Marseille où, dimanche, plus d’une centaine de personnes ont défilé « pour la Palestine et contre le génocide ». Jeudi 2 octobre, une centaine de manifestants a par ailleurs été interpellée à Château-Gombert (13e), devant l’entreprise d’armement Eurolinks, qu’ils accusent de fournir des munitions à Israël.
« La vie du verset continue de s’écrire »
Régulièrement restauré pour conserver sa couleur bleue, le verset, lui, devrait à nouveau être repeint à la suite de cet acte de vandalisme. « Cela va nous faire du boulot, poursuit Ago Kérimian. Il faut monter un échafaudage, pour mener l’opération en sécurité. S’ils ne nous ont pas trop sali le panneau, on pourra le faire dans de bonnes conditions. »
L’inscription « Christ est mort pour nos pêchés » a été peinte à la fin des années 1950, pour « prêcher la bonne parole » aux conducteurs. Elle est devenue un repère géographique, et est entrée dans le folklore marseillais. Elle a, par le passé, déjà été vandalisée. « Ce sont les aléas, et la vie du verset qui continue de s’écrire », relativise Ago Kérimian, qui ne compte pas déposer plainte pour l’heure, sauf décision contraire du conseil de l’église.