Par
Clément Mazella
Publié le
6 oct. 2025 à 12h42
« C’est peut-être terrible ce que je vais dire, mais quand tu prends 40 points, tu prends le bus, tu fermes ta gueule et tu te mets à bosser lundi ». Après la défaite concédée à Bayonne (40-26) en clôture de la 5e journée de Top 14, Ugo Mola piquait une sorte de colère froide envers ses joueurs. Une nouvelle sortie du manager de Toulouse, après son coup de gueule contre l’Usap et celle à Montpellier, où il était venu seul s’exprimer face à la presse. « Je suis un pauvre lanceur d’alerte qui n’a pas été entendu. Ce soir, on est parti à la mer. À nous de nous remettre les idées en place le plus rapidement possible ». Bref, ça tangue à Toulouse, et ça surprend car le triple champion de France en titre ne nous a pas habitués à cela. Chez les joueurs, on ne s’affole pourtant pas.
Les montagnes russes à Toulouse
Le début de saison de Toulouse, c’est clairement les montagnes russes. Une grosse performance d’entrée à Clermont (24-34), un déchet incroyable lors du succès bonifié face à Perpignan (31-13), un naufrage à Montpellier (44-14), puis une immense réaction d’orgueil contre Castres (59-7) et enfin un effondrement surprenant en fin de partie à Bayonne (40-26).
« Nous ne sommes pas une équipe qui maîtrise son sujet aujourd’hui », concédait dans les travées de Jean-Dauger un Ugo Mola toujours présent pour assumer et venir s’expliquer après une défaite des siens. Une manière aussi de prendre ses responsabilités.
Mais outre un manque de continuité dans les résultats, c’est le visage affiché par Toulouse en ce début de saison qui interpelle. À Bayonne, Toulouse a connu une faillite XXL en touche avec 7 munitions perdues. Face à Montpellier, c’est la mêlée qui avait pris la marée avec 6 pénalités concédées. Lors de la venue de l’Usap, on n’a cessé de compter le nombre de ballons tombés. L’an dernier, même avec des équipes mixtes, Toulouse n’avait pas fait ça.
Par ailleurs, mathématiquement parlant, Toulouse « accuse » 5 points de retard par rapport à la saison dernière et les deux déplacements à Montpellier et Bayonne (victoire au GGL, bonus défensif à Jean-Dauger, NDLR). Des unités qu’il va falloir récupérer ailleurs pour s’inviter parmi les deux premiers à l’issue de la saison régulière, l’objectif clairement visé par un Stade Toulousain toujours méticuleux sur ses projections.
Une reprise tardive pour Toulouse
À quoi tout cela est-il dû ? Une décompression légitime après 3 Brennus gagnés de suite ? « Ça, je ne veux pas l’entendre. Nous sommes repartis avec la même ambition. Et je pense que vous connaissez assez l’exigence du club », a sèchement répondu l’ailier Matthis Lebel.
Le fait d’une reprise tardive, Toulouse ayant été le dernier club à retrouver l’entraînement, 3 semaines juste avant l’ouverture du Top 14 ? « Nous savions que nous avions un premier bloc où nous avions encore besoin de travailler physiquement et qui allait nous servir à taper dans les organismes. Les préparateurs physiques nous ont rassurés, et on a senti par exemple lors de la semaine contre Castres que nous avions plus d’énergie », explique Lebel. En gros, Toulouse n’est pas prêt, le sait, et va se servir de ses premiers matchs pour peaufiner son état de forme avec un premier pic fixé pour la Champions Cup.
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Toulouse a repris tardivement sa saison, et chez les joueurs on ne cède pas à la panique. (©Icon Sport)Toulouse ne s’affole pas
Si Mola veut taper du poing sur la table, il n’y a pas forcément de panique en interne chez les joueurs. Confiance est de rigueur. On sait aussi qu’une saison est longue, que l’effectif est géré avec une forte émulation et les absents légion (Dupont, Mauvaka, Cros, Meafou). « Ce n’était pas le meilleur visage de Toulouse face à Perpignan, mais prendre 5 points sans être à 100%, c’est bien », fait remarquer le 3e ligne Jack Willis.
« Il y a eu des bonnes choses face à Clermont et Perpignan. Vu notre date de reprise et jouer comme on l’a fait face à l’Usap, c’est plutôt pas mal, même s’il y a eu du déchet. On a vu de bonnes choses à la vidéo », rajoute l’ouvreur Romain Ntamack. « Cela va venir au fur et à mesure des matchs ». Lebel confirme : « Cela se met en place petit à petit ».
« Les quelques matchs qui arrivent vont pouvoir évaluer notre niveau actuel », estimait l’assistant entraîneur des avants Virgile Lacombe avant le déplacement à Bayonne. À Jean-Dauger, ce fut la soupe à la grimace. Et s’il n’y a pas encore d’affolement, il va quand même falloir vite monter d’un cran car c’est Bordeaux-Bègles, et ses fusées derrière, qui vont débouler à Ernest-Wallon dimanche 12 octobre (21h05). Cela s’annonce chaud…
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