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Rédaction Rennes

Publié le

6 oct. 2025 à 11h40

Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, jeudi 2 octobre 2025, deux jeunes hommes de Rennes et Bruz (Ille-et-Vilaine) pour avoir violemment dépouillé un jeune de 19 ans à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.

Le 13 décembre 2023, Nicolas rentrait à trottinette électrique de l’aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande lorsqu’il avait vu « surgir » Ibrahima et Bradley. Les deux jeunes hommes – alors tout juste majeurs – l’avaient fait « chuter » de son engin.

Trottinette, sacoche, carte bleue…

S’était ensuivie une scène « extrêmement violente » : les prévenus l’avaient forcé à leur remettre sa trottinette, sa sacoche, ainsi que le « code de déverrouillage » de son téléphone portable. Ils s’étaient aussi emparés de sa carte bleue et de 60 euros en liquide qu’il transportait sur lui.

Ibrahima et Bradley étaient allés jusqu’à photographier la carte d’identité de Nicolas pour le dissuader de porter plainte. Quelques jours plus tard, un virement de 7 500 euros avait été effectué depuis le compte bancaire de la victime vers celui de la petite amie d’Ibrahima. Placée en garde à vue, celle-ci a affirmé que les codes d’accès à son compte avaient été « changés ».

En garde à vue, Ibrahima – originaire du quartier Maurepas à Rennes – et Bradley – dont la mère vit à Bruz – avaient nié les faits. Mais devant le tribunal correctionnel ce jeudi 2 octobre 2025, ils reconnaissent finalement leur implication. « Ce qu’on a fait, on va le regretter toute notre vie », concède Bradley.

« J’étais dans une période difficile de ma vie »

Le jeune homme incarcéré depuis près de deux ans pour d’autres faits assure que sa « détention » l’a « fait réfléchir ». Il demande au tribunal de lui « laisser une chance » de « reconstruire sa vie » : il passait un « bac pro vente » avant son incarcération, qui a « tout arrêté ».

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Son avocat, Me Arnaud Le Bourdais, décrit un homme « en pleine reconstruction », placé de foyer en foyer dès l’âge de 10 ans et qui a vu son père mourir dans un accident du travail en 2021. Cette « désagrégation de sa structure familiale » a « fait sauter tous ses verrous », illustre son avocat.

Ibrahima avoue quant à lui avoir voulu régler une « dette » contractée pour « acheter des vêtements et des affaires ». « J’étais dans une période difficile de ma vie », tente-t-il de justifier. Il assure aujourd’hui se « mettre à la place » de la victime, qui a « dû avoir vraiment peur ». À la barre, Nicolas confirme avoir ressenti un « sentiment » d’angoisse après son agression lorsqu’il devait « passer par ce chemin », qu’il empruntait pour aller travailler.

Des faits d’enlèvement et de séquestration

Reste que les prévenus n’en sont pas à leur coup d’essai : leur casier judiciaire compte plusieurs condamnations notamment pour des faits similaires, la plupart prononcées alors qu’ils étaient mineurs.

Ils seront d’ailleurs de nouveau jugés en novembre 2025 par le tribunal correctionnel de Rennes pour des faits d’enlèvement, séquestration et une extorsion commis quelques jours seulement après ceux du 13 décembre 2023.

Un an de prison ferme

« Ils attendaient dans l’ombre leur proie », résume le procureur de la République. La « musique un peu désolée » des deux prévenus est « un premier pas » mais ils devront « faire des efforts sur d’autres plans », estime-t-il. Le ministère public requiert un an de prison ferme avec mandat de dépôt à l’encontre d’Ibrahima et Bradley.

Ses réquisitions ont été suivies par le tribunal : les prévenus auront également l’interdiction d’entrer en contact avec Nicolas et devront l’indemniser solidairement à hauteur de 4 200 euros.

Ils écopent d’une interdiction de détenir une arme pendant trois ans et d’une peine d’inéligibilité durant un an.

RB et CB (PressPepper)

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