Lennart Monterlos, Franco-Allemand de 19 ans parti faire une randonnée à vélo en Iran, n’avait plus donné signe de vie depuis le 16 juin. Accusé d’«espionnage» et fait prisonnier par Téhéran, il a finalement été acquitté, annonce ce lundi 6 octobre la justice iranienne. Il serait sur le point d’être rapatrié en France, selon Le Monde.

Les autorités de Téhéran n’avaient jamais officiellement donné de justification à ce chef d’accusation depuis l’arrestation du jeune originaire de Besançon (Franche-Comté) à Bandar-Abbas, dans le sud de l’Iran, il y a bientôt quatre mois. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, avait seulement déclaré en juillet qu’il avait «commis un délit», sans préciser lequel.

Le 11 septembre, Abbas Araghtchi avait déclaré qu’un «accord» d’échange de prisonniers entre l’Iran et la France, approchait de sa «phase finale». Le 24 septembre, Emmanuel Macron annonçait une «perspective solide» pour le processus de libération après s’être entretenu avec le président iranien Massoud Pezeshkian à New York à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Depuis, aucune nouvelle n’avait permis d’entretenir l’espoir d’une libération imminente du jeune cycliste. En réaction, la famille de Lennart Monterlos appelait la semaine dernière à une mobilisation pour sa libération le samedi 18 octobre, à Besançon, alors qu’elle ne s’était pas exprimée depuis mi-juillet.

Mais la perspective d’un échange de prisonniers concernait également deux autres ressortissants français. La décision d’acquittement du jeune bisontin intervient alors que la France attend toujours la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022 au dernier jour d’un voyage touristique. Les deux syndicalistes sont accusés d’espionnage pour le compte d’Israël et sont depuis «retenus comme otages d’Etat» à Téhéran, selon les autorités françaises. Alors qu’ils encourent la peine de mort, la France avait déposé en mai une requête contre Téhéran devant la Cour internationale de justice. Le 25 septembre, la juridiction internationale avait annoncé abandonner l’affaire à la demande de la France.

Leur libération est liée pour Téhéran à celle d’une ressortissante iranienne, Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux, selon la justice française. L’Iran a demandé à plusieurs reprises sa libération, estimant qu’elle est injustement détenue.

Sans mentionner les noms précis de Cécile Kohler et Jacques Paris, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a déclaré ce lundi octobre que «la décision concernant la libération de ces deux personnes et de Mme Esfandiari est en cours d’examen par les autorités compétentes». Avant d’ajouter qu’il espérait que les libérations se fassent «prochainement».