Plusieurs passagers de la Flottille Global Sumud croupissent encore en prison en Israël ce mardi. Depuis l’arrestation illégale de plus de 470 personnes à bord des bateaux entre le 1er et le 3 octobre par les autorités israéliennes dans les eaux internationales, plusieurs salves de militants ont été expulsées du pays et sont rentrées chez eux. Lundi, l’ensemble des ressortissants français ont atterri en Grèce, dont notre collègue, Émilien Urbach.

« Nous sommes soulagés de leur libération, indignés du peu de cas qu’a fait le gouvernement français de nos demandes de protection de nos proches, confie à l’Humanité sa compagne, Mandine Guillaume-Urbach. Nous sommes aussi révoltés que la communauté internationale ne se soit pas saisie de cette belle entreprise humanitaire et civile pour se positionner fermement sur l’ouverture d’un couloir humanitaire pour porter secours aux Gazaouis. »

Yeux bandés, mains et pieds attachés

Outre les Français, les diplomaties européennes ont fait savoir qu’ont également été libérés les passagers espagnols, suédois – dont la militante Greta Thunberg –, grecs et italiens, soit 171 personnes. Pendant ce temps, les témoignages de mauvais traitements perpétrés par des soldats israéliens se multiplient. « Ils nous ont battus, traînés sur le sol, nous ont bandé les yeux, nous ont attaché les mains et les pieds, nous ont mis dans des cages et nous ont insultés », a expliqué l’avocat Rafael Borrego à son arrivée dimanche à l’aéroport de Madrid (Espagne) devant la presse.

Après que le ministre israélien de la Sécurité nationale, le suprémaciste Itamar Ben Gvir s’est mis en scène en train de qualifier les passagers arrêtés de terroristes et a émis le souhait qu’ils soient enfermés des mois durant dans la prison de Ktzi’ot, le ministère israélien des Affaires étrangères a fait mine de calmer le jeu.

« Tous les droits légaux des participants à cette opération (…) ont été et continueront d’être pleinement respectés. Les mensonges qu’ils répandent font partie de leur campagne de fausses nouvelles planifiée à l’avance », a déclaré l’institution sur X, en joignant deux photos de Greta Thunberg en compagnie de deux autres militantes à l’aéroport de Tel-Aviv.

Pourtant, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme s’est saisi lundi de ces témoignages. « Nous avons reçu des informations inquiétantes concernant les mauvais traitements infligés aux participants de la Flottille et la violation de leurs droits à un procès équitable », a affirmé auprès de l’agence Anadolu son porte-parole, Thameen Al-Kheetan. En France, le Quai d’Orsay a brillé par son manque d’action pour protéger ses ressortissants, contrairement à d’autres pays européens comme l’Espagne ou la Suède.

Les avocats des militants français travaillent actuellement au dépôt d’une plainte pour détention arbitraire. En sus des nombreux messages de solidarité qui ont afflué parmi les syndicats et sociétés de journalistes, un rassemblement de soutien à Émilien Urbach a eu lieu lundi soir dans les locaux de l’Humanité.

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