C’est une « belle affaire » que la bri­gade finan­cière du ser­vice local de police judi­ciaire (SLPJ) de Grenoble annonce avoir décou­verte, fin sep­tembre 2025. Les enquê­teurs indiquent en effet avoir mis au jour une opé­ra­tion de fraude à l’exa­men pra­tique du per­mis de conduire dans le Grésivaudan, assor­tie d’es­cro­que­rie. C’est une « acti­vité sus­pecte » obser­vée dans une auto-école qui a mis la puce à l’o­reille des forces de l’ordre.

Un contrôle de police dili­genté au mois d’août 2025 a ainsi per­mis l’ar­res­ta­tion d’un homme de 23 ans, res­sor­tis­sant rou­main, qui aurait passé l’é­preuve pra­tique du per­mis de conduire pour le compte de tierces per­sonnes. L’individu a pré­senté une fausse carte d’i­den­tité rou­maine aux enquê­teurs. Une parmi d’autres puisque sa garde à vue a per­mis de consta­ter qu’il en pos­sé­dait en réa­lité plu­sieurs, avec sa pho­to­gra­phie mais des noms différents.

Une enquête de la brigade financière du SLPJ a mis à jour une fraude à l'examen pratique du permis de conduire. DR

Une enquête de la bri­gade finan­cière du SLPJ a mis au jour une fraude à l’exa­men pra­tique du per­mis de conduire. DR

« Tout lais­sait à pen­ser qu’il venait pas­ser les épreuves à la place des per­sonnes ins­crites », déclarent les ser­vices de la police judi­ciaire. Des réqui­si­tions auprès du Bureau de l’é­du­ca­tion rou­tière ont, par la suite, per­mis de démon­trer la com­pli­cité de la gérante d’auto-école, laquelle a reconnu les faits, une fois en garde à vue. Une ving­taine de res­sor­tis­sants rou­mains ont ainsi été ins­crits sous un faux nom à l’é­preuve du per­mis de conduire contre des sommes d’argent.

Le SLPJ estime à « plu­sieurs dizaines de mil­liers d’eu­ros » le béné­fice réa­lisé par la gérante d’auto-école et par le “can­di­dat pro­fes­sion­nel”, dont on ima­gine qu’il était passé maître dans l’art du cré­neau. Tous deux sont convo­qués devant la jus­tice en jan­vier 2026, « en com­pa­ru­tion sur recon­nais­sance préa­lable de culpa­bi­lité en jan­vier 2026, pour escro­que­rie et fraude à l’examen pra­tique des per­mis de conduire ». Les peines encou­rues peuvent aller de 3 à 5 ans de pri­son, et de 45 000 à 375 000 euros d’amende.