La rumeur bruissait depuis plusieurs jours déjà. Eric Ciotti, candidat à la mairie de Nice en 2026, l’a confirmée, ce lundi matin, lors d’une conférence de presse : « Jean-Pierre Rivère nous rejoint dans cette aventure », a-t-il lancé en préambule avant de présenter « le mythique président de l’OGC Nice, qui a donné à notre club une place et un rôle extrêmement important et dont les Niçois sont fiers. C’est un chef d’entreprise brillant, reconnu. C’est aussi un Niçois qui aime passionnément Nice et qui a une vision pour notre ville », a-t-il salué.

Ancien promoteur immobilier, à la tête de l’OGC Nice durant quatorze saisons, Jean-Pierre Rivère, 68 ans, avait annoncé, en juillet, son départ de la présidence à la fin de son mandat le 20 août. Il était donc disponible pour de nouvelles aventures.

C’est indéniablement une « belle prise » que réalise ainsi le candidat Eric Ciotti, qui compte ravir le fauteuil de maire à Christian Estrosi. Le député et patron de l’UDR pense pouvoir s’appuyer sur la popularité et le charisme de l’ancien patron du Gym pour gagner. « Un des amis de Jean-Pierre Rivère me disait la semaine dernière, tu as déjà gagné parce que partout où il va, Jean-Pierre a toujours gagné », a rapporté Eric Ciotti.

« Si les Niçois me font confiance, Jean-Pierre Rivère sera mon premier adjoint. Sa délégation représentera ce que je souhaite faire pour notre ville, c’est-à-dire lui donner un nouvel essor économique, reposant sur une gestion saine et rigoureuse de l’argent public, s’appuyant sur le désendettement et la baisse des impôts et sur une croissance économique. Nous irons chercher de nouvelles recettes. Nous accueillerons de nouvelles entreprises », a résumé le candidat UDR.

« C’est une étape importante, presque décisive, j’en suis convaincu, dans notre campagne. Je vous avais annoncé des surprises. Il y en aura d’autres, a-t-il poursuivi. On veut le meilleur pour Nice, et moi je veux les meilleurs pour Nice, dans leur domaine de compétence. »

Cette décision a suscité de nombreuses réactions, à commencer par l’entourage du maire de Nice. « Jean-Pierre Rivère a toujours été un homme d’affaires cherchant à faire de l’argent. Il a même cherché à racheter le stade à bas prix ce à quoi le maire s’est toujours refusé. Il voulait aussi imposer une œuvre d’art de sa compagne actuelle à la place du I love Nice ce qui n’était pas concevable. Ceci explique cela ».

Attaque balayée par l’ancien président de l’OGC Nice.

Quand est née votre envie de vous engager pour Nice ?

Jean-Pierre Rivère : j’ai pris cette décision il y a deux jours, après des discussions engagées en septembre avec Eric Ciotti. Quand je quitte l’OGC Nice, je pars pour plusieurs raisons. Je pars pour une nouvelle vie, plus paisible, avec des projets artistiques. Puis, cet été, avec ma compagne [l’artiste niçoise Zara Boutayeb], je parle souvent de Nice et ce que j’imagine pour cette ville. Elle m’a dit : pourquoi tu n’en parles pas à Eric Ciotti, que nous connaissons. On s’est rencontrés plusieurs fois et je lui ai fait part de ma vision de Nice. Eric m’a dit : je partage cette vision.

« J’ai pris cette décision il y a deux jours »

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Pourquoi vous lancer aux côtés d’Eric Ciotti ?

Ce n’est pas pour avoir un titre, puisqu’au départ, j’ai dit à Eric : je viens mais comme conseiller. Il m’a dit non, il faut que tu sois à mes côtés parce qu’il faut qu’on marque notre changement. Je ne viens pas pour l’argent. Je viens juste pour l’amour que j’ai pour cette ville, pour essayer de rassembler parce que Nice appartient à ses habitants. Et il faut rendre Nice aux Niçois. Et le peu de compétences que j’ai, si je peux l’apporter à cette ville, ce sera un vrai plaisir. Je sais qu’il n’y a que des coups à prendre. Mais j’aime les challenges. Soit on reste dans son fauteuil, on critique et on laisse faire, soit on essaie d’agir. Agir pas à titre personnel, agir pour cette ville que j’aime et que j’ai envie de voir évoluer différemment.

Qu’aimeriez-vous voir changer ?

Cette ville, elle est magnifique. Il faut reconnaître qu’il y a eu des choses positives qui ont été réalisées. Mais il y a des sujets extrêmement importants à développer pour faire en sorte que Nice soit à sa vraie place. Un palais des congrès pour concurrencer Monaco et Cannes sur le tourisme d’affaires, des outils et des équipements pour la culture, le sport. On est une des rares grandes villes de France à ne pas avoir de palais des sports. Quand je sors de mon bureau, tous les matins, j’ai presque envie de prendre un petit balai car la rue est sale. Quand mes enfants sortent le soir, à minuit, je suis toujours inquiet tant qu’ils ne sont pas rentrés. Quand j’entends que les étudiants ne mangent pas à leur faim, quand j’entends qu’ils ne peuvent pas se loger, quand j’entends que les entreprises, les restaurateurs, les commerçants ne peuvent pas avoir du personnel parce qu’ils ne peuvent pas les loger…

« Nous avons envie de faire quelque chose pour Nice »

Que pensez-vous pouvoir apporter ?

La dette très importante de la métropole prive la ville de ressources. Il faut aller chercher des ressources. Ces ressources, vous les avez dans la ville. C’est juste un problème de restructuration. Je pense qu’une ville doit être gérée comme une entreprise. Mon horizon, ça va être de développer la ville, sur le plan économique, de suggérer des idées qui seront travaillées par les équipes. C’est de permettre à cette ville de grandir, de se développer, de rayonner.

A quoi vont ressembler les prochaines semaines ? Vous serez sur le terrain à faire campagne ?

D’abord je pars en vacances parce que c’était prévu de longue date. À notre tour, on va aller dans chaque quartier, essayer de comprendre, d’apprendre, d’écouter, d’échanger et dire aux gens : nous avons envie de faire quelque chose pour Nice. Si vous avez envie que l’on change cette ville, rejoignez-nous, quelle que soit votre coloration politique, votre religion, votre niveau social.