Chaque année en France, 12 000 femmes décèdent à cause d’un cancer du sein. Faites-vous dépister !
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Comment expliquer le retard de la Charente-Maritime en matière de dépistage ?
Jean-Marie Piot : « On a un taux de dépistage de 45%. C’est le plus mauvais chiffre de la Nouvelle-Aquitaine. On progresse mais on est à la traine. Il faut absolument se battre que pour ça s’améliore. On a actuellement 35 radiologues dans le département et c’est ça qui bloque. On n’en a pas suffisamment. Des efforts sont faits pour l’acquisition de mammographes, notamment à Saint-Jean d’Angély, la Ligue a participé financièrement. Il y a aussi un projet d’installation à l’hôpital de Royan, peut-être l’année prochaine. Il faut que dans toutes les zones de Charente-Maritime, les femmes puissent accéder à une mammographie et ce n’est pas toujours simple notamment à Royan, Saint-Jean d’Angély, Saintes…«
Quels sont les délais de dépistage pour obtenir une mammographie ?
« Le problème, c’est que le délai est de plusieurs mois, jusqu’à cinq à six mois. Il faut que les personnes aillent constamment sur le site internet de l’IRSA pour voir si des créneaux se libèrent. C’est très stressant. Il y a des femmes de La Rochelle qui vont jusqu’à Marennes pour se faire dépister mais certaines ne peuvent pas se déplacer jusque-là. Il faut remédier à ça.
« À cause de ces des délais, certaines se découragent et laissent tomber. C’est encore plus le cas dans les quartiers défavorisés où les taux de dépistage sont encore plus faibles. »
Est-ce qu’il y a une évolution dans le profil des femmes touchées par le cancer du sein ?
« Les malades sont de plus en plus jeunes, parfois autour la quarantaine. Elles sont donc hors du champ du dépistage organisé (ndlr : il démarre à 50 ans). Est-ce que les dépistages ne devraient pas démarrer plus tôt, aux alentours de 45 ans ? On discute avec les autorités de santé, mais cela a un coût très important. »
On s’interroge : pourquoi a-t-on des cas aussi jeunes ? C’est probablement lié aux conditions environnementales, ce qu’on mange, ce qu’on boit, ce qu’on respire, ce qu’on fume… On a donc une progression avec des femmes jeunes qui ont des enfants et qui sont souvent seules.
Le dépistage du cancer du sein est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie de 50 à 74 ans. Tous les 2 ans vous recevez un courrier d’invitation pour effectuer une mammographie de dépistage, accompagné d’un bon de prise en charge et de la liste des radiologues de votre département agréés dans le cadre du programme national de prévention. Cette liste est à retrouver sur le site de l’Assurance maladie.