Álex Márquez a décroché dimanche sa 22e entrée de la saison dans le top 3, son dixième podium si l’on ne prend en compte que les Grands Prix. Il le doit à une course qui n’a pas récompensé que la performance pure mais aussi la gestion et l’endurance, lui qui se savait moins compétitif ce week-end qu’il a pu l’être sur d’autres circuits.
Quatrième du sprint, le pilote Gresini estimait alors avoir obtenu ce qui était « le maximum » pour lui après un début de week-end plutôt compliqué. Il comptait sur le passage au pneu arrière medium afin de disposer de meilleures options pour la course longue, et de potentiellement viser le podium. C’est exactement la tournure qu’a prise l’épreuve pour lui, sans toutefois lui laisser de chance de se rapprocher de son coéquipier, Fermín Aldeguer, dont le pilotage correspond à la perfection au défi posé par ce circuit.
Avant même de s’aligner sur la grille pour ce second départ du week-end, Álex Márquez se félicitait de sa courbe ascendante, en dépit de performances inférieures à ce qu’il aurait pu viser dans des conditions plus favorables. « On s’est améliorés tout au long du week-end, c’était un peu mieux à chaque séance », expliquait-il au site officiel du MotoGP dimanche matin. « Avec le nouveau pneu arrière tendre, on souffre pas mal dans le time attack. Je suis tombé vendredi, je suis tombé en qualifs, donc ça n’est pas très facile de partir septième, et ce d’autant moins que c’est la partie sale de la piste. »
Quelques heures plus tard, le deuxième homme du championnat réussissait à ajouter de gros points à son butin. Mais il a pour cela dû en passer par 27 tours éprouvants, entre chaleur extrême et obligation de doser savamment son attaque pour conserver suffisamment de gomme jusqu’à l’arrivée. « Une course d’endurance ! », a-t-il résumé. « C’était tellement long, il faisait tellement chaud. Pendant toute la course, j’ai roulé à 80% juste pour essayer de ne pas faire d’erreurs, juste pour rester sur la moto. »
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Álex Márquez a d’abord dépassé Fabio Quartararo, puis il a profité du contact entre Luca Marini et Raúl Fernández avant de s’attaquer à Pedro Acosta et à Álex Rins. La réplique du pilote KTM à trois tours de l’arrivée a eu raison de son ambition de terminer deuxième, mais il s’estime déjà bien récompensé au vu des efforts qu’il a dû consentir.
« Je me sentais à la limite, physiquement et à tous les niveaux », admet-il pour expliquer son manque de répartie sur Acosta. « J’avais passé beaucoup de tours derrière beaucoup de motos et je pense que mon pneu avant chauffait de plus en plus. J’ai fait des erreurs dans certains virages et je me suis dit qu’il fallait laisser tomber et juste valider le podium et passer à autre chose. »
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S’il se félicite de ce podium, c’est aussi car il sait que sa course aurait pu très mal tourner dès l’extinction des feux. « J’ai fait une erreur au départ, je n’ai pas enclenché le front device. Il s’est passé quelque chose, j’ai entendu un gros bruit à l’avant et je n’ai pas pu l’enclencher », révèle-t-il.
« Je pensais que la course était fichue. Mais heureusement, j’ai réussi malgré tout à prendre un assez bon départ. J’ai perdu des places mais j’ai essayé d’être constant, de ne pas faire d’erreurs. Le podium était très loin, et puis tout à coup, d’un tour à l’autre, j’ai vu que le groupe était là alors j’ai fait de mon mieux. »
« Je suis resté dans le sillage des deux Yamaha, Quartararo et Rins, qui étaient super rapides au début avec le pneu tendre et impossibles à dépasser. Mais ensuite, j’ai commencé à dépasser, à me sentir un peu mieux, donc je suis resté patient, j’ai juste essayé de ne pas faire d’erreurs. »
Un week-end « sauvé », non sans mal
Dans la longue file indienne qui s’étirait derrière Acosta, Álex Márquez a réussi à se frayer un chemin, jusqu’à valider cette troisième place qu’il accueille avec soulagement, d’autant qu’il est le seul parmi les quatre premiers du championnat à avoir pris des points dimanche. Ce résultat lui permet aussi de valider le titre honorifique de meilleur pilote indépendant cette saison.
« C’est un très beau podium », juge-t-il. « En étant parti septième, en ayant eu des problèmes au début, c’est un bon résultat. Un week-end très positif, alors que l’année dernière on avait beaucoup souffert et que Mandalika était sur le papier l’un de mes plus gros points faibles. On a très bien sauvé le week-end. »
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« Je veux féliciter l’équipe et surtout Fermín qui a fait un boulot incroyable », ajoute Álex Márquez, lui-même vainqueur à Jerez et Barcelone cette saison. « Je le redis : tous ceux qui passent par Gresini gagnent une course ! Il doit y avoir une raison à ça. C’est une équipe incroyable, une famille incroyable. Ils le méritent, et Fermín aussi car il a dû patienter toute l’année avant d’en arriver là. »
Le résultat final a beau le réjouir, Álex Márquez a hâte de retrouver une piste sur laquelle il se sent plus à même d’exprimer ses points forts sans être limité. « Vu de l’extérieur, c’était peut-être une course assez marrante, mais de l’intérieur c’était plutôt ennuyeux », fait-il remarquer, « parce que c’est super difficile de faire le moindre dépassement ici, il faut énormément calculer et on ne peut pas prendre beaucoup de risques. Il faut lancer le dépassement de façon très précise. Donc je suis juste resté patient. »
« Pedro était plus rapide que moi dans les deux derniers tours, il m’a dépassé et je me suis dit que le podium, ça allait, après tous les problèmes qu’on a eus dans le week-end. C’est assez positif, ça fait de gros points pour la deuxième place du championnat. Maintenant on va penser à l’Australie. »
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