Pierre Jakubowicz, candidat (Horizons) aux élections municipales de Strasbourg, a présenté vendredi l’un des axes du programme qu’il propose : une dizaine de maires de quartiers, dotés de budgets et de pouvoirs de décision.
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Pierre France
Publié le 6 octobre 2025 ·
Imprimé le 7 octobre 2025 à 03h50 ·
Modifié le 6 octobre 2025 ·
2 minutes
Si Pierre Jakubowicz se verrait bien maire de Strasbourg, il aimerait qu’autour de lui, une dizaine de maires de quartiers le seconde. C’est le sens d’une proposition qu’il a présentée vendredi 3 octobre devant la presse.
Selon son analyse, l’organisation mise en place par la municipalité écologiste, avec une vingtaine d’élus référents de quartiers, a transformé le centre administratif en « tour d’ivoire », c’est-à-dire à des élus absents ou injoignables parce qu’ils n’auraient pas les moyens de faire avancer les dossiers. Pour y remédier, le conseiller municipal Horizons propose une décentralisation :
« Si je suis élu maire, je vais créer dix mairies de quartier, adossées chacune à une direction de territoire et dotées de représentants de chaque service de l’administration. Chaque maire de quartier aura un budget dédié et sera décisionnaire sur le territoire concerné. »
Pour Pierre Jakubowicz, cette décentralisation permettra de redynamiser les commerces de certains quartiers, grâce à des services administratifs qui généreront du passage. Il y a jusqu’à présent huit mairies de quartier, mais le conseiller municipal d’opposition estime que les limites de leurs prérogatives ne les rendent pas suffisamment attractives. En outre, il obligera les futurs maires de quartier à y tenir des permanences sans rendez-vous.
Renaissance se montre
Bénéfice direct du soutien que lui apporte désormais Renaissance, Pierre Jakubowicz a pu présenter cette proposition comme apartisane, en convoquant d’anciens adjoints du maire Roland Ries, socialistes et passés chez Renaissance : Henri Dreyfus et Michèle Seiler. Ces deux anciens élus ont pu témoigner à quel point le rôle d’adjoint de quartier était essentiel et identifié par les citoyens… surtout lorsqu’ils ont un problème avec l’administration.
Est-ce que Pierre Jakubowicz veut remettre en place une administration à deux vitesses, une pour le commun et une autre pour celles et ceux qui ont parlé avec l’élu de quartier ? Pas du tout assure-t-il : « Il n’y aura pas de passe-droits ni de coupe-file ! La démocratie locale, ce n’est pas le clientélisme. » Mais comment fera-t-il pour éviter la réapparition de barons de quartiers, qui furent l’une des caractéristiques les plus visibles des municipalités de Roland Ries ? Le conseiller municipal assure que « tout sera coordonné » et qu’il y aura une « charte des valeurs ».
Des référendums locaux d’initiatives partagées
Pierre Jakubowicz a repris dans son programme une mesure qui était défendue jusque-là par Étienne Loos, un ancien conseiller ministériel qui bénéficie du soutien de Fabienne Keller chez Renaissance. Concrètement, une proposition citoyenne conforme aux compétences de la Ville et soutenue par la signature de 5 % des électeurs et des conseillers municipaux, serait automatiquement débattue en conseil municipal. Le système s’inspire des votations locales suisses.
🟡 Cette information a été publiée jeudi 2 octobre dans « La Municipale ». Pour recevoir cette newsletter hebdomadaire dédiée aux échos de la campagne électorale, inscrivez-vous.
